Par Peter Amsterdam
septembre 20, 2023
[Living Christianity: The Ten Commandments, Part 1]
Comme nous l’avons expliqué précédemment dans cette série, le cadre dans lequel nous traiterons de l’éthique chrétienne sera celui des Dix Commandements. En général, les différents auteurs divisent les dix commandements en deux groupes : les quatre premiers, souvent appelés « nos obligations envers Dieu », et les six autres « nos devoirs envers l’homme ».
Les commandements qui traitent des obligations des hommes envers Dieu sont : Tu n’auras pas d’autre dieu devant moi. Tu ne te feras pas d’idole. Tu n’utiliseras pas le nom de l’Éternel, ton Dieu, à la légère. Pense à observer le jour du sabbat et fais-en un jour consacré à l’Éternel. Ceux qui ont trait à nos obligations envers les autres êtres humains sont : honore ton père et ta mère. Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d’adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas.[1]
Les auteurs chrétiens qui utilisent sur les dix commandements pour poser les fondements de l’éthique chrétienne s’appuient généralement sur les six derniers commandements. Cette série portera principalement sur ces six derniers commandements comme fondement des enseignements éthiques, mais comme la pratique de l’éthique chrétienne est enracinée dans notre relation avec Dieu, nous commencerons par aborder brièvement les quatre premiers commandements. En tant que Créateur, Dieu est notre Créateur et, comme tel, Il a l’autorité et donc le droit de fixer les normes du bien et du mal pour les êtres humains. Si nous voulons vivre en conformité avec ses règles de comportement, il est important que nous comprenions ce qu’Il enseigne sur notre relation avec Lui et, pour cela, nous nous tournons vers les quatre premiers commandements.
Il peut être utile de considérer chacun des dix commandements comme le nom d’un répertoire qui, une fois ouvert, contient plusieurs autres sous-répertoires. Par exemple, le cinquième commandement, « Honore ton père et ta mère », s’applique non seulement à l’autorité des parents, mais également à d’autres autorités, comme le gouvernement, les employeurs, les enseignants, etc. Le commandement de ne pas commettre de meurtre concerne d’autres sujets comme la peine capitale, tuer en temps de guerre, la légitime défense, le suicide, l’avortement, l’euthanasie, ainsi que la dignité et le respect de la vie humaine en général. Chacun des commandements et les questions éthiques qui relèvent de leurs sous-domaines seront traités dans cette série.
Au début, quand Dieu donna les dix commandements à Moïse sur le mont Sinaï, Il commença par déclarer qui Il était et ce qu’Il avait fait pour le peuple hébreu.
Je suis l’Éternel ton Dieu qui t’ai fait sortir d’Égypte, du pays où tu étais esclave.[2]
Peu de temps auparavant, Dieu avait frappé l’Égypte de fléaux après que le pharaon égyptien avait refusé de laisser partir les enfants d’Israël, réduits en esclavage depuis des générations, comme Dieu le leur avait demandé. Grâce à l’intervention de Dieu, le peuple hébreu asservi fut délivré de la férule égyptienne. Comme Il était leur Dieu et leur libérateur, Il avait le droit de leur donner des commandements et des lois auxquels ils étaient tenus d’obéir.
Son premier commandement est Tu n’auras pas d’autre dieu devant moi.[3] Le pronom personnel « Tu » du texte hébreu est au singulier, ce qui indique que le commandement s’adressait à chaque individu, et donc que chacun était responsable devant Lui personnellement. L’expression hébraïque traduite par « autre que moi » signifie « devant moi, devant ma face », c’est-à-dire « en ma présence. » Le fait de leur commander de ne pas avoir d’autres dieux « devant Lui » ne voulait pas dire qu’Il acceptait qu’ils aient d’autres dieux du moment qu’ils n’avaient pas la primauté sur Lui. Cela signifiait qu’ils ne devaient avoir aucun autre dieu, quel qu’il fût. L’Écriture enseigne que la présence de Dieu est partout et que, par conséquent, nous sommes toujours en sa présence ou « devant Lui ».
Le premier commandement enseigne que nous devons confesser et reconnaître que Dieu est le seul vrai Dieu, et que nous devons L’adorer et Le glorifier en conséquence. Cela implique non seulement de s’abstenir d’adorer d’autres dieux, mais aussi de ne rien mettre au-dessus de Lui, que ce soit dans nos pensées, nos actes et nos affections. Rien ne doit rivaliser avec notre allégeance, notre obéissance et notre affection principales. Nous devons comprendre que Dieu est le Seigneur suprême, et qu’Il ne tolère, à juste titre, aucun rival.
Ce commandement exige notre loyauté vis-à-vis de Dieu, lequel a le droit d’exiger notre amour, notre confiance et notre obéissance. Dans le Nouveau Testament, nous voyons que Jésus demandait également la même loyauté exclusive lorsqu’Il disait que Lui être loyal était une obligation plus importante qu’être loyal à nos parents.
Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi. Celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi. Et celui qui ne se charge pas de sa croix et ne me suit pas n’est pas digne de moi.[4]
Comme Wayne Grudem l’a écrit :
C’est bien la preuve que Jésus affirmait être Dieu, vu qu’Il exige la même loyauté que Dieu seul est digne de recevoir.C’est pourquoi le fait que les chrétiens adorent Jésus est extrêmement significatif. Si Jésus n’est pas Dieu, l’adorer serait de l’idolâtrie. En revanche, si comme Il l’affirmait, Jésus est vraiment Dieu, L’adorer est un moyen éternellement approprié d’obéir au premier commandement.[5]
Une religion qui adore des divinités autres que le seul vrai Dieu des Écritures enfreint le premier commandement. Ceux qui prétendent que Dieu n’existe pas enfreignent également ce commandement, puisqu’ils donnent à leurs idées erronées la primauté sur l’adoration du seul vrai Dieu.
Hélas, beaucoup de gens qui croient en Dieu ne considèrent jamais qu’ils font passer d’autres dieux avant Lui ou qu’ils adorent d’autres dieux, pourtant c’est exactement ce qu’ils font lorsqu’ils s’égarent dans des inclinations qui donnent la priorité à d’autres choses que Dieu. En voici quelques exemples :
L’argent :
Nul ne peut être en même temps au service de deux maîtres, car ou bien il détestera l’un et aimera l’autre, ou bien il sera dévoué au premier et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir en même temps Dieu et l’Argent.[6]
Ai-je placé ma confiance dans l’or ? Ai-je dit à l’or fin : « Tu es mon assurance » ? … En agissant ainsi, j’aurais commis un crime passible de justice, car j’aurais été traître envers le Dieu du ciel.[7]
Le pouvoir :
Ils passent comme un ouragan, ils se précipitent ailleurs, eux qui font un dieu de leur propre force.[8]
Les possessions :
“Après quoi, je pourrai me dire : Mon ami, te voilà pourvu de biens en réserve pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois et jouis de la vie ! » Mais Dieu lui dit : « Pauvre fou que tu es ! Cette nuit-même, tu vas mourir. Et tout ce que tu as préparé pour toi, qui va en profiter ? » Voilà quel sera le sort de tout homme qui amasse des richesses pour lui-même, au lieu de chercher à être riche auprès de Dieu.[9]
Faites donc mourir tout ce qui, dans votre vie, appartient à la terre, c’est-à-dire … la soif de posséder — qui est une idolâtrie.[10]
Les plaisirs et les distractions :
Sache bien que dans la période finale de l’histoire, les temps seront difficiles. Les hommes … aimeront le plaisir plutôt que Dieu.[11]
La nourriture :
Ils finiront par se perdre. Ils ont pour dieu leur ventre, ils mettent leur fierté dans ce qui fait leur honte, leurs pensées sont toutes dirigées vers les choses de ce monde.[12]
L’ego :
Ne pensez jamais que vous avez atteint la prospérité par vous-mêmes, par vos propres forces.[13]
[Le roi Nabuchodonosor] la parole et dit : « N’est-ce pas là Babylone la grande que moi j’ai bâtie pour en faire une résidence royale ? C’est par la grandeur de ma puissance et pour la gloire de ma majesté que j’ai fait cela ? »[14]
La faveur des hommes :
Qu’en pensez-vous maintenant ? Est-ce la faveur des hommes que je recherche ou celle de Dieu ? Mon désir est-il de plaire aux hommes ? Si je cherchais encore à plaire aux hommes, je ne serais pas serviteur du Christ.[15]
Nous qui sommes chrétiens devons placer notre confiance et notre foi en Dieu et Lui donner notre allégeance. Le premier commandement exige notre allégeance et notre confiance. Nous serions donc bien avisés de faire le point et voir en quoi nous plaçons notre foi et notre confiance, car parfois il arrive que nous fassions davantage confiance à certaines choses qu’au Seigneur. Par exemple, nos capacités, un mode de vie sain, notre parti politique préféré, nos médecins, notre travail ou nos amis. Toutes ces choses peuvent être très bonnes, mais en tant que croyants, nous ne devons pas les mettre sur un pied d’égalité avec Dieu et encore moins au-dessus de Lui.
Le second commandement déclare : Tu ne te feras pas d’idole ni de représentation quelconque de ce qui se trouve en haut dans le ciel, ici-bas sur la terre, ou dans les eaux plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras pas devant de telles idoles et tu ne leur rendras pas de culte, car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu qui ne tolère aucun rival : je punis les fils pour la faute de leur père, jusqu’à la troisième, voire la quatrième génération de ceux qui me haïssent. Mais j’agis avec amour jusqu’à la millième génération envers ceux qui m’aiment et qui obéissent à mes commandements.[16]
Le mot hébreu traduit par idole désigne une image taillée ou sculptée dans du bois, de la pierre ou du métal, et que l’on vénère ensuite comme objet de culte. Certaines traductions de la Bible le rendent par image taillée, sculpture sacrée ou même statue de dieux. Le premier commandement interdit d’adorer d’autres dieux ; le second interdit, entre autres, d’adorer le seul vrai Dieu d’une manière qui nous donne à penser qu’Il a une forme physique. Le faire, c’est Le déshonorer, car cela efface ou atténue la différence entre Dieu et toutes les choses créées.
Certains considèrent que ce commandement interdit toute représentation artistique ; toutefois, rien dans les Écritures n’indique que fabriquer des images est systématiquement mauvais. Dieu Lui-même a demandé à son peuple de façonner « deux chérubins en or » pour les placer dans le lieu le plus saint du tabernacle de l’Ancien Testament. Il y avait une diversité d’images dans le tabernacle, toutes fabriquées d’après les instructions de Dieu. Il y avait un chandelier à six branches et des coupes qui devaient ressembler à des « fleurs d’amandier ». Les vêtements du prêtre étaient ornés de clochettes et de grenades. Le Temple ultérieur contenait des images de chérubins, et il y avait aussi des représentations de palmiers et de fleurs ouvertes dans les pièces intérieures et extérieures.
Le deuxième commandement interdit de faire des images pour se prosterner devant elles et les adorer. Dieu désapprouve l’adoration des images, qu’il s’agisse d’images de faux dieux ou même d’images de Lui-même. Toutefois, Il ne désapprouve pas les images qui Le représentent, ou qui représentent Jésus ou le Saint-Esprit, à condition que ces images ne deviennent pas des objets d’adoration.
(A suivre…)
Note
Sauf indication contraire, toutes les citations bibliques sont extraites de La Sainte Bible, Version du Semeur, copyright © 2000 Société Biblique Internationale. L’autre version citée est la Bible en Français Courant (BFC). Tous droits réservés. Avec permission.
[1] Les Dix Commandements se trouvent en Exode 20.1–17 et en Deutéronome 5.6–22.
[2] Exode 20.2.
[3] Exode 20.3.
[4] Matthieu 10.37–38.
[5] Wayne Grudem, Ethique chrétienne (Wheaton. Crossway, 2018), 272.
[6] Matthieu 6.24.
[7] Job 31.24, 28.
[8] Habacuc 1.11 BFC.
[9] Luc 12.19–21.
[10] Colossiens 3.5.
[11] 2 Timothée 3.1–2, 4.
[12] Philippiens 3.19.
[13] Deutéronome 8.17 BFC.
[14] Daniel 4.27.
[15] Galates 1.10.
[16] Exode 20.4–6.
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