Par Peter Amsterdam
septembre 22, 2015
[The Stories Jesus Told: The King and the Stewards, Luke 19:11–27]
Les Evangiles de Matthieu et de Luc relatent tous deux l’histoire d’un homme riche qui, sur le point de partir pour un pays lointain, donna à ses serviteurs diverses sommes d’argent à gérer pour son compte durant son absence.[1] Dans l’Evangile de Luc, Jésus raconta cette parabole à Jéricho, alors qu’il se rendait à Jérusalem, peu de temps avant d’être arrêté et crucifié. Il venait de dîner avec Zachée, le percepteur d’impôts ; la foule qui suivait Jésus était scandalisée de le voir entrer dans la maison d’un collecteur d’impôts détesté, car il faut savoir que ces collecteurs d’impôts étaient considérés comme des pécheurs et des traîtres à la nation d’Israël. Au cours du repas, Zachée annonça qu’il rendrait l’argent qu’il avait pris malhonnêtement au titre de la perception de l’impôt. En l’entendant dire cela, Jésus déclara que ce jour-là, le salut était entré dans la maison de Zachée et que le Fils de l’Homme était venu « chercher et sauver ceux qui étaient perdus »[2]. C’est dans ce contexte que Jésus raconta cette parabole.
Comme la foule écoutait ces paroles, Jésus continua en racontant une parabole. En effet, Il se rapprochait de Jérusalem et l’on s’imaginait que le royaume de Dieu allait se manifester immédiatement.
Jésus se rendait à Jérusalem pour la Pâque, et Il se trouvait à seulement 25 kilomètres de là, à Jéricho. Le peuple juif s’attendait à ce que le Messie, un homme de la lignée du roi David qui avait régné mille ans plus tôt, soit couronné roi à Jérusalem. Le Messie rétablirait la majesté du royaume de David, et débarrasserait Israël de ses oppresseurs étrangers. Quand Jésus entra dans Jérusalem, la foule Le pressait de tous côtés, en criant : « Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient de la part du Seigneur ! Hosanna à Dieu au plus haut des cieux ! »[3] Tout le monde s’attendait à voir, dans un futur proche, la fin de l’occupation romaine et le rétablissement du royaume d’Israël dont le Messie serait le roi.
Bien que Jésus ait dit à ses disciples qu’Il serait mis à mort à Jérusalem, ceux-ci n’avaient pas compris ce qu’Il voulait dire, étant donné qu’ils avaient les mêmes attentes typiques des Juifs concernant le Messie.[4] Le mélange d’excitation et d’enthousiasme était palpable parmi les disciples de Jésus, qui attendaient avec impatience son entrée dans Jérusalem et la gloire qui en rejaillirait sur eux. Jacques et Jean attendaient de pouvoir Lui demander : « Accorde–nous de siéger l'un à ta droite et l'autre à ta gauche, lorsque Tu seras dans la gloire. »[5]
Voici donc ce qu'Il dit : – Un homme de famille noble était sur le point de partir pour un pays lointain, afin d'y être officiellement nommé roi, avant de revenir ensuite dans ses états. Il convoqua dix de ses serviteurs et leur remit, à chacun, une pièce d’or. Puis il leur recommanda : « Faites fructifier cet argent jusqu’à mon retour ! » Mais cet homme était détesté par les habitants de son pays. Aussi, ils envoyèrent, derrière lui, une délégation chargée de dire : « Nous ne voulons pas que cet homme–là règne sur nous ! »
Jésus faisait peut-être référence à un épisode récent de l’histoire juive, en arrière-plan de son histoire. Les dirigeants des pays conquis et contrôlés par Rome devaient en appeler à l’empereur pour avoir le droit de régner. Hérode le Grand, qui était roi d’Israël à l’époque où Jésus était né, s’était rendu à Rome en 40 avant J.-C. pour prier l’empereur Auguste de le nommer roi d’Israël. A sa mort, Hérode transmit le gouvernement de la Galilée à son fils Antipas ; Il légua la Samarie, l’Idumée et la Judée à son autre fils, Archélaos, qui se rendit à Rome en l’an 4 de notre ère pour confirmer sa position. Le peuple savait qu’Archélaos était un dirigeant cruel, aussi une délégation de notables juifs se rendit-elle à Rome pour prier l’empereur d’empêcher Archélaos de devenir roi. L’empereur l’autorisa à gouverner la région, mais au lieu de le nommer roi, il lui donna le titre d’ethnarque, étant entendu que s’il gouvernait bien sa province, il deviendrait roi. Mais dix plus tard, l’empereur le démit de ses fonctions. Quand Marie et Joseph, les parents de Jésus, retournèrent en Israël après s’être enfuis quelque temps en Egypte, ils ne se sentirent pas suffisamment en sécurité pour retourner à Bethléem, qui était en Judée, parce qu’Archélaos gouvernait la Judée. C’est pour cette raison qu’ils se rendirent à Nazareth, en Galilée.[6]
Les auditeurs de Jésus auraient compris que la situation du noble de la parabole, se rendant dans un pays lointain pour y être officiellement nommé roi, était similaire à celle d’un dirigeant adressant une requête à l’empereur romain pour qu’il le nomme roi de son pays. Dans la parabole, il est évident que des compatriotes du noble le détestaient et ne voulaient pas qu’il règne sur eux ; tant et si bien qu’ils avaient envoyé une délégation pour persuader l’autorité supérieure de ne pas le nommer roi de leur contrée.
Avant d’entreprendre son voyage, l’homme de famille noble convoque dix de ses serviteurs et leur remet à chacun une pièce d’or, ou une mine, comme l’ont traduit certaines versions. La valeur d’une pièce d’or ou d’une mine équivalait en gros à trois mois de salaire d’un ouvrier, donc la somme qui était remise à chacun représentait environ une paie de 100 jours. Certes, il ne s’agissait pas d’une somme énorme, mais il leur demanda expressément de la faire fructifier jusqu’à son retour.
Dans la parabole de l’Evangile de Matthieu, chacun des serviteurs reçoit des talents ou des lingots – le premier en reçoit cinq, le second deux, et le troisième un. Un talent était une mesure de monnaie d’un poids variant entre 26 et 40 kilos d’argent ou d’or. Suivant le métal considéré, un talent valait 60 mines, soit l’équivalent d’un salaire de 6 000 jours de travail pour un ouvrier, soit en gros le salaire de 20 années de travail.[7] (Notez que la valeur de la mine ou du talent n’affecte en rien la bonne compréhension du message de ces paraboles.)
Dans l’Evangile de Luc, le noble de la parabole compte revenir comme roi, bien que la délégation espère l’en empêcher. Parmi la population de la région dont il pourrait devenir le roi, la question de savoir si le noble deviendrait roi ou si la délégation arriverait à l’en empêcher aurait constitué un facteur d’instabilité dans la situation locale. Les serviteurs, qui faisaient des affaires en son nom ou pour son compte, auraient montré qu’ils prenaient parti pour lui. Les ennemis du noble auraient certainement pris note de ceux qui étaient loyaux envers lui, et s’ils avaient réussi à faire nommer quelqu’un d’autre comme roi, les amis du noble auraient probablement été en danger. En période d’instabilité, la plupart des gens faisaient profil bas et enterraient leur argent et leurs objets de valeur plutôt que de risquer de se les faire voler, en attendant que la stabilité politique soit revenue[8]. Mais les serviteurs de ce noble reçoivent l’ordre de faire des affaires avec les lingots pendant son absence.
Il se trouve que, la délégation ayant échoué dans sa mission, le noble rentre chez lui en tant que roi.
Après avoir été nommé roi, il revint dans son pays et fit appeler les serviteurs auxquels il avait confié l’argent. Il voulait savoir ce qu’ils en avaient retiré. Le premier se présenta et dit : « Seigneur, ta pièce d’or en a rapporté dix autres. » « C’est bien, lui dit le maître, tu es un bon serviteur ! Tu t’es montré fidèle dans une petite affaire. Je te nomme gouverneur de dix villes. » Le deuxième s’approcha et dit : « Seigneur, ta pièce d’or en a rapporté cinq autres. » Le maître lui dit : « Eh bien, je te confie le gouvernement de cinq villes. »
Les paraboles sont courtes et fournissent peu de détails, si bien que sur les dix serviteurs auxquels le noble avait confié des pièces d’or, la parabole ne nous parle que de la performance de trois des serviteurs. La manière dont les deux premiers réagissent montre qu’ils ont compris que les pièces d’or qui leur avaient été confiées, ainsi que le bénéfice réalisé par leur investissement, appartiennent au roi. Le premier déclare : « Seigneur, ta pièce d’or en a rapporté dix autres », et le second dit au roi que sa pièce d’or en avait rapporté cinq autres.
Ces deux hommes montrèrent qu’ils étaient des serviteurs dignes de confiance, en faisant fructifier l’argent conformément aux instructions du roi. Non seulement ils prouvèrent leur loyauté, mais leurs actes montrent qu’ils étaient aussi courageux. Malgré l’instabilité politique et le fait que des gens détestaient le futur roi, ils s’occupèrent fidèlement et avec succès de ses affaires.
Ces bons serviteurs furent récompensés pour leur fidélité, leur obéissance et leur courage. En récompense, ces loyaux serviteurs furent chargés de gouverner plusieurs des villes du royaume du roi nouvellement investi : le premier fut nommé gouverneur de dix villes, le second gouverneur de cinq villes.
En revanche, les actions et la réaction du troisième serviteur sont très différentes.
Finalement, un autre vint et dit : « Seigneur, voici ta pièce d’or ; je l’ai gardée enveloppée dans un mouchoir. En effet, j’avais peur de toi, parce que tu es un homme sévère ; tu retires de l’argent que tu n’as pas placé, tu moissonnes ce que tu n’as pas semé. »
Dans la version de Matthieu, le serviteur paresseux avait enterré l’argent, ce que la loi rabbinique considérait comme le moyen le plus sûr de protéger des objets précieux contre le vol. Quand on confiait des objets de valeur à quelqu’un, si la personne à qui on les avait confiés les enterrait immédiatement, elle n’était pas tenue pour responsable si un voleur les dérobait. Dans notre parabole, le serviteur avait enveloppé l’argent dans un morceau de tissu d’environ un mètre-carré. La loi rabbinique décrétait que si quelqu’un gardait une somme d’argent pour quelqu’un d’autre dans un tissu, en cas de vol, il était responsable et devait rembourser la somme.[9]
Le troisième serviteur comprenait qu’il était responsable de l’argent que lui avait confié son maître, et il avait eu peur de l’investir au risque de le perdre et d’être puni par le roi. Ce faisant, il avait désobéi aux instructions du roi qui leur avait demandé de faire fructifier les pièces d’or. Son explication, pour se justifier de ne pas avoir suivi les instructions du roi, était qu’il avait peur du roi et de son sens aigu des affaires. Les investissements du roi rapportaient de gros bénéfices, sans que ce soit le résultat de ses efforts ; c’était plutôt le fruit du travail des autres. Paralysé par la peur, au lieu d’investir cet argent, il le conserva en lieu sûr et ne réalisa aucun bénéfice.
La réponse du roi ne fut pas des plus agréables.
« Vaurien ! dit le maître, tu viens de prononcer ta propre condamnation. Tu savais que je suis un homme sévère, qui retire de l’argent que je n’ai pas placé et qui moissonne ce que je n’ai pas semé. Pourquoi alors n'as–tu pas déposé mon argent à la banque ? A mon retour, je l'aurais retiré avec les intérêts. »
Le roi retourna les paroles du serviteur contre lui. Si c’était ainsi que le serviteur voyait le roi, alors il aurait dû savoir que celui-ci s’attendait à retirer un bénéfice de sa pièce d’or, à son retour. Même si le serviteur avait eu peur de perdre l’argent dans un investissement risqué, il aurait pu au moins gagner un peu d’argent en plaçant la pièce auprès d’un convertisseur de devises ou chez un prêteur, en échange d’un pourcentage. Le serviteur n’aurait rien eu à faire, et même si le profit retiré avait été loin d’égaler les 1 000% du premier serviteur ou les 500 % du second serviteur, il aurait quand même gagné un petit quelque chose. Mais il échoua par sa méconnaissance de la nature du roi.
Ce n’est pas qu’il avait de mauvaises intentions; en ne voulant pas perdre ce qu’on lui avait donné, il manquait à ses devoirs envers le roi, en ne répondant pas aux attentes de celui-ci et en lui désobéissant. Il n’aurait pas dû hésiter à se lancer et à prendre des risques pour essayer de réaliser un bénéfice. Les deux autres serviteurs l’avaient bien compris et avaient agi en conséquence, et ils en furent récompensés. En plus d’avoir désobéi aux ordres du roi et d’avoir mal interprété son caractère, il y avait peut-être aussi de sa part une certaine hésitation ou de la crainte de faire des affaires pour le compte du noble, dans l’hypothèse où un autre serait nommé roi.
Le roi prononça un jugement expéditif à l’encontre du troisième serviteur.
Puis il ordonna à ceux qui étaient là : « Retirez–lui cette pièce d'or et donnez–la à celui qui en a dix ! » « Mais, Seigneur, lui firent–ils remarquer, il a déjà dix pièces ! » « Eh bien, je vous le déclare, à celui qui a, on donnera encore, mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a.
On lui retira la pièce pour la donner au premier serviteur. Cette décision rencontra des objections de la part des autres serviteurs présents. Mais le roi rétorqua que ceux qui s’étaient montrés fidèles avec les dons qu’ils avaient reçus recevraient des dons plus importants encore, tandis que ceux qui avaient été négligents perdraient le don qu’ils avaient reçu.
La parabole s’intéresse ensuite aux ennemis du roi.
D'autre part, amenez–moi ici mes ennemis qui n'ont pas voulu que je règne sur eux, et qu'on les mette à mort devant moi. »
Le roi ordonna que ses ennemis soient mis à mort, ce qui aurait remis en mémoire à son auditoire les actes d’Archélaos, qui avait fait mettre à mort ceux qui s’étaient opposés à lui. En langage parabolique, c’est l’avertissement d’un jugement à venir. Ce n’est pas forcément un tableau réaliste du jugement à venir, mais c’est une façon de déclarer qu’un jugement aura lieu. Bien que le jugement ne soit pas l’aspect le plus agréable ou le plus inspirant de l’enseignement de Jésus, il en représente néanmoins un élément non négligeable. Tout au long de l’Ancien et du Nouveau Testaments, nous voyons que la Parole de Dieu évoque à la fois le salut et le jugement. En lisant la Bible, nous comprenons que Jésus, qui a donné de plein gré sa vie pour nous, a été sacrifié pour nos péchés afin que tous ceux qui L’acceptent puissent échapper au jugement à venir.[10]
Donc, quels enseignements pouvons-nous retirer de cette parabole ?
Plusieurs choses, mais commençons par ce que ses auditeurs directs auraient saisi. Ils auraient certainement compris que tout ce qu’une personne possède appartient à Dieu et que chacun n’est qu’un intendant de ses possessions, y compris de ses aptitudes et de ses talents ; ils auraient aussi compris que Dieu leur demanderait des comptes sur la manière dont ils auraient fait usage de ces dons, conformément aux Ecritures.
Chacun de nous peut se poser la question suivante: quel usage ai-je fait des dons que Dieu m’a donnés ici-bas, sachant que je suis responsable de les employer à bon escient ? Est-ce que je reconnais que tout ce que j’ai appartient à Dieu, et est-ce que j’en fais un usage qui est conforme aux instructions qu’Il m’a données ? Ceux qui étaient présents lorsque Jésus raconta cette histoire avaient sans doute aussi compris que leur espoir que Jésus serait un messie ou un roi juif terrestre, qui libérerait Israël du joug des Romains, était vain. Et 25 ou 30 ans plus tard, à l’époque où l’Evangile de Luc fut rédigé, les lecteurs auraient compris que la parabole traitait aussi de la période comprise entre l’ascension de Jésus et son retour, appelée aussi seconde venue, ou parousie, un mot grec signifiant arrivée ou venue. Tous les Evangiles furent rédigés quelques décennies après la mort et la résurrection de Jésus, donc nous qui les lisons aujourd’hui, avons une meilleure compréhension de l’histoire du roi qui revint après être parti dans une lointaine contrée. —A savoir que Jésus, bien qu’Il soit parti pour l’instant, reviendra ; et qu’Il a certaines attentes concernant les dons et les talents que Dieu nous a remis.
Les pièces d’or, ou mines, qui symbolisent les dons de Dieu, ont valeur de test. Les serviteurs de Dieu seront-ils diligents et en feront-ils un bon usage ? Seront-ils loyaux envers le roi dont ils espèrent et attendent le retour, même si beaucoup d’autres gens espèrent et croient qu’Il ne reviendra jamais ? Feront-ils des affaires pour son compte? Ou bien auront-ils peur ? S’ils se montrent loyaux et fidèles, s’ils obéissent à ses ordres, ils seront récompensés, comme le constatèrent les serviteurs qui furent récompensés en se voyant confier le gouvernement de dix villes et de cinq villes. Et si nous ne sommes pas fidèles et diligents, même si nous ne perdrons pas notre salut, cette parabole nous avertit que nous subirons les conséquences de notre désobéissance aux ordres du roi.
Alors que l’église primitive et beaucoup de chrétiens des deux derniers millénaires attendaient le retour imminent de Jésus, cette parabole offre des recommandations avisées sur la façon de mener sa vie en attendant son retour. Nous sommes tenus de vivre d’une manière qui soit conforme à ses instructions – dans la Parole de Dieu – et en prévision du jour où nous Le verrons face à face, que ce soit au moment où Il reviendra ou lorsque nous mourrons. Ce qui importe, ce n’est pas la date de son retour, mais ce que nous faisons de notre vie en attendant son retour.
Chacun de nous est responsable de la façon dont nous menons notre vie, et de décider dans quelle mesure, petite ou grande, nous appliquerons l’enseignement des Ecritures, ainsi que du degré auquel nous choisissons d’aimer et de suivre Dieu. En tant que chrétiens et disciples de Jésus, chacun de nous a en sa possession les instructions de Dieu nous expliquant comment vivre pour Lui et pour sa gloire. Reste à savoir si nous mettons ses instructions en pratique. Est-ce que nous vivons conformément à ses principes et ses enseignements ? Est-ce que nous suivons activement ses recommandations, comme les serviteurs obéissants l’ont fait avec les dix et les cinq pièces d’or ?
Certes, la Bible nous dit qu’une fois que nous sommes sauvés, nous ne pouvons pas perdre notre salut, mais elle nous dit aussi qu’il existe divers niveaux de récompenses pour les chrétiens, et que chacun de nous comparaîtra devant le Christ pour rendre compte de notre vie. C’est la façon dont nous bâtissons notre vie sur la fondation – Jésus – qui fait toute la différence.
Or, on peut bâtir sur ce fondement avec de l’or, de l’argent, des pierres précieuses ou du bois, du chaume ou du torchis de paille. Mais le jour du jugement montrera clairement la qualité de l’œuvre de chacun et la rendra évidente. En effet, ce jour sera comme un feu qui éprouvera l’œuvre de chacun pour en révéler la nature. Si la construction édifiée sur le fondement résiste à l’épreuve, son auteur recevra son salaire ; mais si elle est consumée, il en subira les conséquences. Lui, personnellement, sera sauvé, mais tout juste, comme un homme qui réussit à échapper au feu.[11]
Car nous devons tous comparaître devant le Christ pour être jugés par Lui ; alors chacun recevra ce qui lui revient, selon ce qu’il aura fait en bien ou en mal durant sa vie terrestre.[12]
Nous sommes de simples intendants de la vie que Dieu nous a donnée. Dans son grand amour, Il nous a offert gracieusement le salut, grâce au sacrifice de son Fils qui a donné sa vie pour chacun de nous. Jésus, notre Roi, reviendra un jour évaluer et juger si nous avons fait ce qu’Il nous avait demandé de faire. Puisse chacun de nous vivre d’une manière qui reflète la conduite d’un serviteur fidèle qui a obéi aux instructions de son roi. Puissions-nous L’entendre nous dire : « C’est bien,… tu es un bon serviteur ! »[13]
Les intendants des pièces d’or (Luc 19:11–27)
11 Comme la foule écoutait ces paroles, Jésus continua en racontant une parabole. En effet, il se rapprochait de Jérusalem et l’on s’imaginait que le royaume de Dieu allait se manifester immédiatement.
12 Voici donc ce qu'Il dit : – Un homme de famille noble était sur le point de partir pour un pays lointain afin d'y être officiellement nommé roi, avant de revenir ensuite dans ses Etats.
13 Il convoqua dix de ses serviteurs et leur remit, à chacun, une pièce d’or. Puis il leur recommanda : « Faites fructifier cet argent jusqu’à mon retour ! »
14 Mais cet homme était détesté par les habitants de son pays. Aussi, ils envoyèrent, derrière lui, une délégation chargée de dire : « Nous ne voulons pas que cet homme–là règne sur nous ! »
15 Après avoir été nommé roi, il revint dans son pays et fit appeler les serviteurs auxquels il avait confié l’argent. Il voulait savoir ce qu’ils en avaient retiré.
16 Le premier se présenta et dit : « Seigneur, ta pièce d’or en a rapporté dix autres.
17 - C’est bien, lui dit le maître, tu es un bon serviteur ! Tu t’es montré fidèle dans une petite affaire. Je te nomme gouverneur de dix villes. »
18 Le deuxième s’approcha et dit : « Seigneur, ta pièce d’or en a rapporté cinq autres. »
19 Le maître lui dit : « Eh bien, je te confie le gouvernement de cinq villes. »
20 Finalement, un autre vint et dit : « Seigneur, voici ta pièce d’or ; je l’ai gardée enveloppée dans un mouchoir.
21 En effet, j’avais peur de toi, parce que tu es un homme sévère ; tu retires de l’argent que tu n’as pas placé, tu moissonnes ce que tu n’as pas semé.
22 - Vaurien ! dit le maître, tu viens de prononcer ta propre condamnation. Tu savais que je suis un homme sévère, qui retire de l’argent que je n’ai pas placé et qui moissonne ce que je n’ai pas semé.
23 Pourquoi alors n'as–tu pas déposé mon argent à la banque ? A mon retour, je l'aurais retiré avec les intérêts. »
24 Puis il ordonna à ceux qui étaient là : « Retirez–lui cette pièce d'or et donnez–la à celui qui en a dix !
25 - Mais, Seigneur, lui firent–ils remarquer, il a déjà dix pièces !
26 - Eh bien, je vous le déclare, à celui qui a, on donnera encore, mais à celui qui n’a pas, on ôtera même ce qu’il a.
27 D'autre part, amenez–moi ici mes ennemis qui n'ont pas voulu que je règne sur eux, et qu'on les mette à mort devant moi. »
NB :
Sauf indication contraire, les passages bibliques cités sont extraits de la Sainte Bible, version du Semeur, copyright ©2000 par Société Biblique Internationale. Tous droits réservés. Avec permission. L’autre version citée est la Bible en Français Courant (BFC).
[1] Il y a des différences entre les versions de Matthieu et de Luc, et il existe plusieurs théories expliquant les raisons de ces différences. Certains exégètes bibliques sont d’avis que les différences sont dues au fait que Jésus raconte l’histoire à différents moments dans des contextes différents, ce qui entraîne différentes versions. Dans les deux cas, la parabole recouvre les mêmes points principaux et donne le même message à quelques variations près. Je citerai la version de Luc et me référerai à celle de Matthieu occasionnellement.
[2] Luc 19:1–10.
[3] Matthieu 21:9.
[4] Jésus prit les douze à part et leur dit : – Voici : nous montons à Jérusalem et tout ce que les prophètes ont écrit au sujet du Fils de l'Homme va s'accomplir. En effet, Il sera remis entre les mains des païens, on se moquera de Lui, on L’insultera, on crachera sur Lui. Et après L’avoir battu à coups de fouet, on Le mettra à mort. Puis, le troisième jour, Il ressuscitera. Les disciples ne comprirent rien à tout cela, c’était pour eux un langage énigmatique et ils ne savaient pas ce que Jésus voulait dire. (Luc 18:31–34).
[5] Marc 10:35–37.
[6] Joseph se leva, prit l’enfant et sa mère, et retourna dans le pays d’Israël. Mais il apprit qu’Archélaos était devenu roi de Judée à la place de son père Hérode. Il eut donc peur de s’y installer et, averti par Dieu dans un rêve, il se retira dans la province de Galilée (Matthieu 2:21–22).
[7] Klyne Snodgrass, Stories With Intent [Récits instructifs] (Grand Rapids: William B. Eerdmans Publishing Company, 2008), 528.
[8] Kenneth E. Bailey, Jesus Through Middle Eastern Eyes [Jésus à travers le regard du Moyen-Orient] (Downers Grove: InterVarsity Press, 2008), 400–401.
[9] Joachim Jeremias, The Parables of Jesus [Les paraboles de Jésus] (New Jersey: Prentice Hall, 1954), 61.
[10] Snodgrass, Stories With Intent [Récits instructifs], 541.
[11] 1 Corinthiens 3:12–15.
[12] 2 Corinthiens 5:10 BFC.
[13] Luc 19:17.
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