Ressembler davantage à Jésus : la gratitude (2ème partie)

Par Peter Amsterdam

novembre 10, 2017

[More Like Jesus: Gratitude, Part 2]

Nous lisons dans le Nouveau Testament et tout au long de cette série que pour progresser dans la ressemblance au Christ il faut « se revêtir » et « se dépouiller ». La gratitude est un élément clé pour ressembler davantage à Jésus, il convient de connaître quelles marches il nous faut gravir pour développer cette vertu de gratitude, et quelles mesures prendre pour lutter contre l’ingratitude, afin de nous élever pour que l’Esprit de Dieu nous aide à nous approcher progressivement de la ressemblance au Christ. Cet article et les deux suivants aborderont cinq aspects différents du processus de développement de la gratitude. Deux de ces aspects, le contentement et la générosité, tombent dans la catégorie « se revêtir », tandis que trois autres – la convoitise, l’envie, et la cupidité – sont clairement des éléments dont nous voulons « nous dépouiller. »

Le contentement est un des attributs d’une attitude reconnaissante. Qu’est-ce que le contentement, d’après les Ecritures ? C’est un état de satisfaction intérieure qui nous garde en paix malgré les circonstances extérieures. Nous pouvons en voir une illustration dans le récit que l’apôtre Paul fait de ses expériences :

« J’ai appris en toutes circonstances à être content avec ce que j’ai. Je sais vivre dans le dénuement, je sais aussi vivre dans l’abondance. C’est le secret que j’ai appris : m’accommoder à toutes les situations et toutes les circonstances, que je sois rassasié ou que j’aie faim, que je connaisse l’abondance ou que je sois dans le besoin. Je peux tout, grâce à Celui qui me fortifie. »[1]

Paul expliquait que quelle que soit la situation dans laquelle il se trouvait, il était confiant en son for intérieur que Dieu subviendrait à ses besoins matériels.

Le mot grec employé pour exprimer le contentement et ses équivalents se trouve dans des versets tels que :

« Tant que nous avons nourriture et vêtement, nous nous en contenterons. »[2]

« Que votre conduite ne soit pas guidée par l’amour de l’argent. Contentez-vous de ce que vous avez présentement. Car Dieu Lui-même a dit : Je ne te laisserai pas : non, Je ne t’abandonnerai jamais. »[3]

Le même mot grec se traduit aussi par suffire, combler :

« Et Dieu a le pouvoir de vous combler de toutes sortes de biens, afin que vous ayez toujours tout le nécessaire et, en plus, de quoi contribuer à toutes les œuvres bonnes. »[4]

« Mais Il m’a répondu : « Ma grâce te suffit, c’est dans la faiblesse que ma puissance se manifeste pleinement. »[5]

Quand nous sommes contents, nous sommes satisfaits et reconnaissants de ce que Dieu nous a donné, quelles que soient les circonstances dans lesquelles nous nous trouvons.

Un auteur donne du contentement  la définition suivante:

La personne contente fait l’expérience de la capacité de Dieu à pourvoir à ses besoins et de la grâce de Dieu pour la situation dans laquelle elle se trouve. Elle est persuadée que Dieu pourvoira effectivement à tous ses besoins matériels et qu’Il interviendra en toutes choses en sa faveur. C’est pourquoi Paul pouvait dire : « La véritable foi en Dieu est, en effet, une source de richesse quand on sait être content avec ce qu’on a. » La personne qui fait confiance à Dieu trouvera ce qu’une personne cupide, envieuse ou insatisfaite cherchera toujours sans jamais la trouver : elle trouvera la satisfaction et la paix de l’âme.[6]

Quand nous sommes contents, nous nous contentons des choses essentielles de la vie, avec la protection et la provision que Dieu nous donne sur le moment. Cela ne signifie pas que nous acceptons passivement notre situation. Cela ne nous empêche pas de poursuivre nos objectifs ni ne nous ôte l’envie de nous améliorer. Ce n’est pas de la complaisance ou de l’autosatisfaction marquées par une absence d’envie de progresser. Ce n’est pas non plus du fatalisme, qui accepte les choses comme elles sont et refuse d’agir pour améliorer la situation. C’est au contraire l’assurance confiante que Dieu a pourvu et continuera de pourvoir suffisamment à nos besoins. Le contentement est ancré dans la confiance et la foi en Dieu, dans la constatation qu’Il prend soin de nous ; et pour ces raisons, nous devons être satisfaits de ce qu’Il nous a donné dans la phase actuelle de notre vie. Comme Paul, qui avait appris à être content de son sort, fût-il ou non dans l’abondance, nous pouvons ressentir cette même satisfaction et ce contentement.   

Vous remarquerez que Paul dit avoir appris à être content. Il a subi de nombreuses difficultés dans la vie, comme le naufrage, la prison, la flagellation et la lapidation. Il a appris à développer des ressources intérieures lui permettant d’être remerciant pour la grâce de Dieu, pour sa protection, et pour sa provision, quelle que soit sa condition. De même, quelle que soit notre situation, nous pouvons par sa grâce être reconnaissants pour la providence de Dieu. Notre contentement ne doit pas dépendre des circonstances ou des choses ; notre joie est liée à une chose qui transcende la pauvreté ou la prospérité – elle nait principalement de notre foi en Dieu, de notre confiance en son amour et en sa protection.

Nous rencontrons un exemple d’insatisfaction dès le commencement de l’humanité, dans le livre de la Genèse. Dieu avait donné à Adam et Eve tout ce dont ils avaient besoin ; Il les avait installés dans un jardin où L’Eternel Dieu fit pousser du sol toutes sortes d’arbres d’aspect agréable portant des fruits délicieux.[7] On leur avait dit qu’ils pouvaient manger de tous les arbres du jardin excepté un seul. Ils avaient tout ce qu’il leur fallait, mais ils furent tentés d’être mécontents quand le serpent leur fit remarquer qu’ils ne pouvaient pas manger de cet arbre-là. Ils furent tentés de douter de la bonté de Dieu, ce qui est la racine du mécontentement.

Les croyants dans la société de consommation actuelle font face à de nombreux obstacles qui se mettent en travers de leur contentement ; il est facile d’adopter l’attitude matérialiste selon laquelle nous serons plus heureux si nous acquérons plus de choses, quantitativement et qualitativement. La publicité nous bombarde sans arrêt, en diffusant le message que tel ou tel produit nous apportera l’épanouissement. Ce qui est sous-entendu, c’est que nous serons malheureux et insatisfaits tant que nous ne posséderons pas ces choses. Si nous acceptons ce message, nous risquons de devenir mécontents de ne pas avoir suffisamment de choses, et de désirer d’en avoir plus ou de meilleures. Nous risquons d’adopter l’attitude que les bénédictions de Dieu ne sont pas suffisantes, et devenir mécontents. Bien entendu, ce n’est pas seulement le sentiment de ne pas avoir suffisamment de biens matériels qui nous pousse à être mécontents. Nous pouvons penser que si seulement nous pouvions obtenir cet emploi ou cette promotion, ou ce diplôme, ou ce petit ami ou cette petite amie, ce mari ou cette femme, alors nous serions vraiment heureux.

Parfois la raison de notre mécontentement peut être attribuée à notre statut social ou professionnel. Par exemple, nous sommes mécontents de travailler pour quelqu’un d’autre ou de recevoir des ordres, de ne pas avoir une position de responsabilité/d’autorité, ou parce que d’autres bénéficient d’une promotion plus vite que nous. Quand nous sommes insatisfaits, nous avons tendance à rechercher au-delà de ce que nous avons – à ce qui se trouve au-delà du prochain sommet, le prochain succès, le prochain objectif – pour nous sentir heureux, alors qu’en même temps nous perdons de vue les bénédictions de notre situation présente.

Quand nous sommes contents des bénédictions que Dieu nous a apportées et que nous sommes reconnaissants de ce qu’Il nous donne, cela nous nous libère de la convoitise de l’argent, de l’obsession d’amasser des richesses, du désir insatiable et jamais assouvi d’amasser toujours plus. Bien sûr, le contentement ne signifie pas que vous ne vous n’achèterez plus jamais rien de nouveau ni que votre situation financière ne progressera plus. Les choses s’usent, les familles grandissent et avec elles, les besoins augmentent, et ce qui était jusque-là suffisant ne l’est plus dans les circonstances présentes, et il faut procéder à des améliorations. Dans ces cas-là, il est légitime d’améliorer la situation, et si Dieu vous a donné les moyens de le faire, c’est une bénédiction qui vient de Lui.

D’un autre côté, parfois les choses évoluent dans un sens qu’on peut qualifier de régression. Il est difficile de faire face à des situations où nos revenus baissent et où nous ne sommes plus en mesure de maintenir un certain train de vie. Beaucoup de gens, une fois qu’ils ont atteint un certain niveau de rentrées et de dépenses, s’endettent en empruntant de l’argent afin de conserver un style de vie qu’ils ne peuvent plus se permettre plutôt que de s’adapter en vivant selon leurs moyens. Quand nous apprenons à être contents cela nous encourage à évacuer l’anxiété, à ne pas craindre de subir des pertes, mais au contraire à nous adapter à notre nouvelle situation actuelle, avec une attitude de confiance et de gratitude envers Dieu. L’apôtre Paul, qui connut de nombreux retournements de situations, et même beaucoup de difficultés, écrivait :

 J’ai appris en toutes circonstances à être content avec ce que j’ai.[8]… nous sommes pauvres, mais nous enrichissons beaucoup de gens ; nous paraissons ne rien avoir, nous qui, en réalité, possédons tout.[9]

Le contentement nous libère de l’impression de manquer de quelque chose, et du sentiment que nous devrions en avoir plus ou être dans une meilleure situation. Quand notre attention se fixe sur ce qui nous manque, nous risquons de devenir mécontents, moins aptes à reconnaitre tout ce qui est bon dans notre vie, et d’avoir constamment le sentiment que les choses devraient aller mieux. Par contre, quand nous nous focalisons sur les bonnes choses que nous avons maintenant, sur les nombreuses bénédictions que le Seigneur nous a données, nous devenons plus reconnaissants, satisfaits, et contents. Nous passons d’un sentiment d’anxiété et d’insatisfaction à une paix intérieure et à de la gratitude. Nous sommes contents non seulement de ce que nous avons, mais aussi pour ce que nous n’avons pas.

Donc comment pouvons-nous cultiver le contentement ? Une façon de le faire c’est de nous rappeler que ce que nous avons ne nous appartient pas en propre ; tout ce que nous avons nous a été confié, et nous avons la responsabilité de l’utiliser avec sagesse. Que nous ayons peu ou beaucoup, tout cela appartient à Dieu.[10] En tant qu’intendants des affaires de Dieu, nous devrions être reconnaissants pour ce qu’Il a fourni et Lui demander conseil pour savoir comment utiliser au mieux ce qu’Il nous a confié. Il est bon de se rappeler que tout ce que nous avons provient de son amour et de sa grâce.

« Et c’est de Toi que viennent la richesse et la gloire. …et dans ta main résident la force et la puissance. »[11]

Quand nous acceptons que tout ce que nous avons est un don et une bénédiction du Seigneur, nous sommes plus enclins à être reconnaissants envers Lui et contents pour ce qu’Il nous a donné.

Les écritures insistent sur la nécessité d’avoir une saine relation avec les choses matérielles. Presque la moitié des paraboles de Jésus traitaient du rapport aux possessions, et plus de deux cent versets des Evangiles font références à l’argent.[12] Il peut être utile de nous familiariser avec des versets qui nous aideront à aligner notre façon de voir les choses sur l’enseignement des écritures, et même d’en mémoriser quelques-uns, comme :

Gardez-vous avec soin du désir de posséder, sous toutes ses formes, car la vie d’un homme, si riche soit-il, ne dépend pas de ses biens.[13]

La véritable foi en Dieu est, en effet, une source de richesse quand on sait être content avec ce qu’on a. Nous n’avons rien apporté dans ce monde, et nous ne pouvons rien en emporter. Tant que nous avons nourriture et vêtement, nous nous en contenterons.[14]

Que votre conduite ne soit pas guidée par l’amour de l’argent. Contentez-vous de ce que vous avez présentement. Car Dieu Lui-même a dit : Je ne te laisserai pas : non, Je ne t’abandonnerai jamais.[15]

Pendant que nous méditons sur ces versets, nous pourrions demander au Seigneur de nous montrer quels sont les domaines dans lesquels nous sommes insatisfaits, et de nous aider à changer notre attitude et à être contents, et à laisser le Saint-Esprit agir en nous.

Un autre moyen de développer le sentiment de contentement est de se concentrer sur ce que la Parole de Dieu nous dit des vraies valeurs de la vie.

Si un homme parvenait à posséder le monde entier, à quoi cela lui servirait-il, s’il perd sa vie ?[16]

Heureux l’homme qui a trouvé la sagesse ! Heureux celui qui est devenu raisonnable ! Acquérir la sagesse vaut mieux que gagner beaucoup d’argent. Les avantages qu’elle donne sont plus précieux que l’or le plus fin. Elle a plus de prix que les perles, et aucun trésor que tu pourrais désirer n’égale sa valeur.[17]

J’ai plus de joie à suivre tes préceptes qu’à posséder tous les trésors. Détourne mes regards des choses vaines, et fais-moi vivre dans les voies que Tu as tracées ! La Loi que Tu as édictée est pour moi plus précieuse que mille objets d’or et d’argent.[18]

Ces versets nous disent ce que Dieu considère comme important et ce qu’Il veut que nous estimions plus que les choses matérielles.

Les bénédictions de Dieu sont données par Dieu d’une façon qui dépasse notre compréhension. Il possède tout, et Il a le droit de choisir la manière dont Il distribue ses bénédictions ; notre responsabilité est de croire qu’Il sait ce qu’Il fait, et non pas de mettre en doute son jugement ou d’être envieux de ce qu’Il a donné à d’autres.

Une autre façon de renforcer notre sentiment de contentement est de reconnaitre que si le Seigneur nous a bénis matériellement, alors nous sommes responsables de la façon dont nous utilisons ce qu’Il nous a donné, et Il attend de nous que nous soyons généreux. (J’en dirai davantage sur le sujet de la générosité dans un prochain article.)

Recommande à ceux qui possèdent des richesses en ce monde de se garder de toute arrogance et de ne pas fonder leur espoir sur la richesse, car elle est instable. Qu’ils placent leur espérance en Dieu, qui nous dispense généreusement toutes ses richesses pour que nous en jouissions. Recommande-leur de faire le bien, d’être riches en œuvres bonnes, d’être généreux et de partager avec les autres.[19]

Il n’y a rien dans ce monde qui puisse nous satisfaire de façon permanente, car nous sommes faits pour Dieu. Nous trouvons notre satisfaction, notre joie, et notre épanouissement ultimes dans le Seigneur – qui nous aime, qui nous a fait, et qui nous soutient. Bien sûr, nous pouvons profiter des bénédictions matérielles que Dieu a déversées sur nous, mais elles ne sont pas ce qui nous définit ou ce qui nous comble, ni ce qui nous procure une joie durable. Si notre but ultime est de ressembler au Christ, alors nous devons montrer notre gratitude pour les bénédictions de Dieu dans notre vie en apprenant à être contents de ce qu’Il nous donne, que ce soit beaucoup ou peu.

(La suite aux troisième et quatrième parties de Ressembler davantage à Jésus : la gratitude)

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NB :

Sauf indication contraire, les passages bibliques cités sont extraits de la Bible du Semeur, copyright ©2000 par la Société Biblique Internationale. L’autre version citée est La Bible en Français Courant (BFC). Tous droits réservés. Avec permission.



[1] Philippiens 4.11-13.

[2] 1 Timothée 6.8

[3] Hébreux 13.15.

[4] 2 Corinthiens 9.8 BFC.

[5] 2 Corinthiens 12.9.

[6] Jerry Bridges, The Practice of Godliness [La pratique de la piété] (Colorado Springs: NavPress, 2010), 95.

[7] Genèse 2.8-9.

[8] Philippiens 4.11.

[9] 2 Corinthiens 6.10 BFC.

[10] Pour en apprendre davantage sur le principe de la bonne gestion, cliquez ici

[11] 1 Chroniques 29.12.

[12] Randy Frazee, Think, Act, Be Like Jesus [Pensez, agissez et faites comme Jésus] (Grand Rapids: Zondervan, 2014), 146.

[13] Luc 12.15.

[14] 1 Timothée 6.6-8.

[15] Hébreux 13.5.

[16] Marc 8.36.

[17] Proverbes 3.13-15.

[18] Psaumes 119.14, 37, 72.

[19] 1 Timothée 6.17-18.

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