Ressembler davantage à Jésus : la compassion

Par Peter Amsterdam

janvier 23, 2018

[More Like Jesus: Compassion]

Quand nous lisons le récit de la vie de Jésus dans les Evangiles, ce qui est très clair, c'est que Jésus faisait preuve d’une grande compassion envers les autres et qu'Il a enseigné que ses disciples devaient, eux aussi, avoir de la compassion. Nous lisons la parabole du Samaritain a de la compassion envers l'homme juif battu : il soigne ses blessures, l'amène dans une auberge pour qu'il soit soigné et paie lui-même les frais de son hébergement de sa poche.[1] Dans la parabole du fils prodigue, un jeune homme exige sa part d’héritage de son père, ce qui revenait à dire: « Je voudrais que tu sois mort », et il quitte la maison pour dilapider son héritage. A son retour, son père le vit et fut rempli de compassion, il courut se jeter à son cou et l'embrassa.[2]

Tout au long de son ministère, Jésus fut confronté à des situations où les gens étaient dans le besoin, Il en éprouvait de la compassion et intervenait pour les aider.

Jésus appela ses disciples et leur dit : « Je suis rempli de compassion pour cette foule, car voilà trois jours qu'ils sont près de Moi et ils n'ont rien à manger. Je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur que les forces ne leur manquent en chemin. »

Il prit alors sept miches pain et quelques petits poissons, et les multiplia en sorte que quatre mille personnes mangèrent et furent rassasiées.[3] Voyant un jeune garçon tomber à terre et être pris de convulsions, Jésus demanda au père du jeune garçon :

« Depuis combien de temps cela lui arrive-t-il ? –Depuis son enfance, répondit-il, …. Si Tu peux faire quelque chose, viens à notre secours, aie compassion de nous. ».

Jésus, rempli de compassion, délivra le garçon de l'esprit qui le tourmentait.[4]

Lorsqu'Il fut près de la porte de la ville, voici qu'on portait en terre un mort, fils unique de sa mère qui était veuve ; beaucoup d’habitants de la ville l'accompagnaient. En voyant la femme, le Seigneur fut rempli de compassion pour elle et lui dit : « Ne pleure pas ! » Il s'approcha et toucha le cercueil ; ceux qui le portaient s'arrêtèrent. Il dit : « Jeune homme, Je te le dis, lève-toi ! » Et le mort s'assit et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère.[5]

Quand Jésus sortit de la barque, Il vit une grande foule et fut rempli de compassion pour elle, et Il guérit les malades.[6]

Durant son séjour sur Terre, Jésus a incarné les attributs de son Père, dont l'un d’eux était la compassion de son Père. Tout au long de l'Ancien Testament, nous voyons des exemples de la compassion de Dieu :

Comme un père a compassion de ses enfants, l’Eternel a compassion de ceux qui Le craignent.[7]

Mais l’Eternel leur témoigna sa grâce : Il eut de la compassion pour eux et leur vint en aide à cause de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob.[8]

« Pendant un court moment Je t'avais abandonnée, mais c’est avec une grande compassion que Je t'accueillerai. Dans un débordement de colère, Je m’étais un instant caché à toi, mais avec un amour éternel J'aurai compassion de toi, dit l'Eternel, celui qui te rachète.[9]

Leur cœur ne Lui était pas fermement attaché et ils n’étaient pas fidèles à son alliance. Pourtant Lui, dans sa compassion, Il pardonne la faute et ne détruit pas, Il retient souvent sa colère et ne s’abandonne pas à toute sa fureur.[10]

O cieux, poussez des cris de joie ! O terre, réjouis-toi ! Criez de joie, montagnes, parce que l’Eternel a consolé son peuple et qu’Il a compassion des affligés.[11]

La compassion est un attribut divin que ceux qui veulent modeler leur vie sur celle de Jésus, sont appelés à imiter. Qu'est-ce que la compassion? Les dictionnaires la définissent comme « un sentiment de profonde sympathie et de pitié pour quelqu'un qui est dans la détresse, combiné au désir de faire quelque chose pour la soulager ». Dans l'Ancien Testament cinq mots hébreux sont traduits par compassion, et dans le Nouveau Testament quatre mots grecs sont traduits par compassion. Dans l'Ancien Testament, les mots traduits par compassion ont les sens suivants : être désolé pour, avoir pitié de, épargner quelqu'un, avoir de la sympathie pour et consoler (avec la volonté de changer la situation). L'un des mots hébreux, racham, est apparenté au mot hébreu qui signifie « ventre » et exprime la compassion d'une mère (ou d'un parent) pour un enfant sans défense—c’est une profonde émotion qui se traduit par des actes d’abnégation. C'est une compassion protectrice ; ce mot est généralement employé en référence à la compassion de Dieu. Quand Dieu s'est révélé à Moïse sur la montagne, il a employé le mot racham pour se décrire. Certaines traductions le rendent par miséricordieux, mais la plupart le traduisent par compatissant.

L'Eternel passa devant lui et s'écria : « L'Eternel, l'Eternel est un Dieu de grâce et de compassion, lent à la colère, riche en bonté et en vérité. »[12]

Dans le Nouveau Testament, quatre mots grecs sont traduits par compassion. Celui qui apparait le plus souvent utilisé est splanchnizomai, un mot apparenté à un autre mot grec qui signifie « les parties intérieures », pour désigner le siège des émotions humaines. Le terme signifie « être ému dans ses entrailles », exprimant l'idée qu’on est ému au plus profond de notre être intérieur, ce qui nous conduit à des actes de bonté et de miséricorde. Un autre mot, sumpathes, a le sens de « souffrir avec » ou « souffrir à côté de ».

La compassion, c'est un sentiment intense concernant la situation ou l'état de quelqu'un d'autre et qui nous pousse à agir pour changer les choses. Il s'agit d’améliorer la situation d’une personne qui est dans le besoin. Si rien n’est fait pour y remédier, ce n'est pas de la compassion. Cela peut prendre la forme d’étreindre une personne ou la tenir dans ses bras, prier pour elle, lui parler avec douceur et lui faire part de notre peine ou de notre souci pour elle. Cela peut aussi nous amener à intervenir pour changer la situation ou les circonstances. Cela peut vouloir dire prendre la défense de quelqu'un. Peut-être que cela nous amènera à protester pour changer les lois et contribuer à davantage de justice sociale. Cela peut prendre la forme de consacrer du temps et des efforts à nourrir les gens qui ont faim, à venir en aide à des orphelins, à rendre visite aux malades ou à ceux qui sont endeuillés, à partager l'évangile avec les autres, ou d'autres façons d'aider ceux qui sont dans le besoin.

Joanna Collicutt écrivait :

Parmi les termes utilisés pour décrire le sentiment de compassion, mentionnons « sympathique », « tendre », « chaleureux », « doté d’un cœur tendre », « désolé », « touché », « soucieux pour » et surtout « ému ». C’est une émotion qui implique de se tourner vers l‘autre et d’avoir de l’empathie, de se mettre à sa place ; de se rapprocher de la personne culturellement et mentalement, et dans notre comportement.[13]

La compassion est étroitement liée à l'empathie—cette capacité à comprendre et à partager les sentiments d'autrui, à se mettre à sa place en sorte que vous comprenez ce qu'ils éprouvent et que vous voyez les choses de leur point de vue. L'empathie peut vous conduire à éprouver de la compassion.

En résumé, la compassion fait partie intégrante de l'amour. Mais comment faire pour cultiver cette facette de l'amour? Comment pouvons-nous devenir plus compatissants? Une chose qui peut nous aider, c'est de méditer l'instruction de Jésus: Tu aimeras ton prochain comme toi-même.[14] Nous devons nous aimer nous-même, et donc avoir de la compassion pour nous-même. Si nous sommes bienveillant envers nous-même, même si nous reconnaissons que certains de nos problèmes sont entièrement de notre faute, nous pouvons reconnaître que lorsque d'autres personnes sont dans le besoin, nous devrions les aider, même s'ils sont responsables de la situation dans laquelle ils se trouvent. Lorsque nous nous mettons à leur place, il est plus facile d’avoir de la compassion pour les autres.

Réfléchir au ministère de Jésus peut aussi nous aider. Il voyait des gens qui étaient vulnérables—des aveugles, des gens qui avaient faim, qui étaient endeuillés, des malades, des exclus de la société—et au lieu de détourner le regard et de passer son chemin, Il les remarquait, s'arrêtait et intervenait. Quand nous sommes pris dans le tourbillon de nos occupations, il est facile de ne pas remarquer les autres qui sont en difficulté et dans le besoin, et d'être préoccupé par nos besoins personnels, nos problèmes, nos soucis et nos anxiétés.

Une autre chose qui peut nous aider à avoir plus de compassion est de cultiver notre conscience de l'amour du Seigneur pour nous—en  nous rappelant que même si nous sommes pleins de fautes et de péchés, et que nous ne méritons pas son amour, Dieu est intervenu en notre faveur et qu’Il a payé le prix fort. Il a sacrifié son Fils bien-aimé pour venir à notre secours dans notre détresse. Dieu nous a montré une compassion qui Lui a coûté cher, et si nous nous le rappelons régulièrement en Le louant et Le remerciant de l'avoir fait, il nous sera plus facile de répondre aux besoins des autres en leur montrant son amour et sa compassion.

Jésus avait de la compassion pour les gens qui souffraient, pour les exclus, les pauvres et les nécessiteux. Il se peut que nous pensions qu’en comparaison nous sommes impuissants à pouvoir aider les autres puisqu'Il était Dieu incarné et qu’Il pouvait accomplir des miracles extraordinaires. Mais même si nous ne pouvons pas faire des miracles comme Jésus, le fait de montrer de la compassion peut être un miracle pour une personne dans le besoin. Un peu de compassion peut faire une grande différence dans leur vie.

Pour avoir de la compassion, il est essentiel d'être rempli de l'amour de Dieu. Quand on fait l'expérience de son amour à travers une communion étroite et fraternelle avec Lui qui provient d’une communication régulière par la prière, par la lecture de sa Parole, en se mettant à son écoute et en recherchant ses instructions, cela nous fait prendre conscience de son amour pour nous personnellement. Lorsque nous faisons l’expérience de sa bonté, de sa miséricorde, de sa générosité, de sa compassion et de son grand amour, nous sommes plus aptes à être des instruments de son amour pour les autres.

Si nous voulons vraiment imiter le Christ, nous aurons à cœur de cultiver une conscience aiguë des besoins des autres, et nous serons prêts à agir concrètement pour les aider et les réconforter. Jésus a servi les autres avec compassion, et en tant que disciples de Jésus, nous sommes, nous aussi, tenus d’être animés par la compassion.


NB :

Sauf indication contraire, les passages bibliques cités sont extraits de la Sainte Bible, version Segond 21, copyright © 2007 par la Société Biblique de Genève. Lorsque la Bible du Semeur, copyright ©2000 par la Société Biblique Internationale, est citée, les initiales [BDS] sont indiquées. Tous droits réservés. Avec permission.



[1] Luc 10.30–35. Cf. « Les histoires racontées par Jésus : le bon Samaritain. »

[2] Luc 15.11–32. Cf. « Les histoires racontées par Jésus : Le père et les fils perdus. »

[3] Matthieu 15.32–38.

[4] Marc 9.20–27.

[5] Luc 7.12–15.

[6] Matthieu 14.14.

[7] Psaume 103.13.

[8] 2 Rois 13.23 BDS.

[9] Esaïe 54.7–8.

[10] Psaume 78.37–38.

[11] Esaïe 49.13 BDS.

[12] Exode 34.6.

[13] Joanna Collicutt, The Psychology of Christian Character Formation [Psychologie de la formation du caractère chrétien] (London. SCM Press, 2015), 181.

[14] Matthieu 22.39 BDS.

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