Au cœur de la foi : l’Incarnation (1ère partie)

Par Peter Amsterdam

janvier 23, 2018

[The Heart of It All: The Incarnation, Part 1]

Dans les articles intitulés « L’Homme-Dieu » et « La Trinité », nous nous sommes penchés sur la vérité biblique de la divinité de Jésus—le fait qu'Il est vraiment Dieu. Dans les articles sur « L’Incarnation » nous examinerons l'explication biblique de l'humanité de Jésus – le fait qu’Il était pleinement homme tout en étant pleinement Dieu.

L'humanité de Jésus

Dans le plan de Dieu pour notre salut, l’humanité de Jésus est aussi importante que sa divinité, vu que notre salut dépend de ce que Jésus soit à la fois pleinement Dieu et pleinement homme.

Parce qu'Il est l'une des personnes de la Trinité—Dieu le Fils—le salut est possible. Seul celui qui est Dieu peut porter le poids des péchés du monde. Seul celui qui est éternellement Dieu peut offrir un sacrifice d’une valeur infinie et s’acquitter d’une obéissance parfaite à la loi de Dieu, subir la colère de Dieu dans un but de rédemption et affranchir ainsi les autres du jugement de la loi.[1]

De même, seul un être qui partage la condition humaine peut rendre le salut possible. Parce que le premier homme, Adam, a péché et amené la condamnation de toute l’humanité, il était nécessaire qu'un autre être humain prenne la punition sur lui-même et reçoive le jugement de Dieu—puisque seul un être humain peut représenter l'humanité.

Mais en réalité, Christ est ressuscité, précédant ainsi ceux qui sont morts. En effet, puisque la mort est venue à travers un homme, c'est aussi à travers un homme qu'est venue la résurrection des morts.  Et comme tous meurent en Adam, de même aussi tous revivront en Christ.[2]

Il fallait donc que Jésus, qui est la deuxième personne de la Trinité, soit incarné, devienne un être humain à part entière, et soit à la fois pleinement homme et Dieu pour que le salut soit possible.

Même si les apôtres et les premiers chrétiens comprirent que Jésus était Dieu en même temps qu’homme, la doctrine de l’incarnation elle-même n’est apparue que plus tard. Le mot incarnation est un terme particulier de la théologie chrétienne qui vient du latin carnis, qui signifie chair. L’incarnation signifie que Jésus est Dieu manifesté dans la chair humaine. L’incarnation de Jésus a été le seul moment de l’histoire humaine où Dieu est devenu humain, Dieu incarné, Dieu dans la chair.[3] Chronologiquement, l'Incarnation a été formellement énoncée en tant que doctrine après le développement de la doctrine de la Trinité. La Trinité expliquait qui est Dieu et l'Incarnation exprime que Jésus est à la fois Dieu et homme. Comme pour la formulation de la doctrine de la Trinité, il a fallu un certain temps et de nombreux débats animés pour formuler le concept et le libellé exprimant que Jésus était pleinement Dieu et pleinement homme.

Souvent, les gens mettent en avant la divinité de Jésus, et son humanité est ravalée au second plan. Mais en réalité bien que Jésus ait été Dieu vivant sur terre dans un corps d’homme, Il était tout aussi humain que vous et moi. Il avait les mêmes besoins physiques et les mêmes faiblesses que nous. Il avait les mêmes limitations physiques et mentales. Il avait les mêmes émotions que nous. Il était tenté de pécher et ressentait de la souffrance spirituelle intérieure, tout comme nous. C’était un homme qui est né, a vécu, et est mort comme n'importe quel homme. Il possédait une nature humaine, c’est à dire à la fois un corps matériel et une âme ou pensée rationnelle.

Examinons maintenant les versets qui montrent l'humanité de Jésus. Je vais les classer par catégories.

Eléments humains - corps matériel et âme rationnelle

Jésus possédait les deux éléments primordiaux de la nature humaine : un corps matériel et une âme rationnelle. Il a parlé de son corps et de son âme/esprit (parfois, les mots âme et esprit sont employés de manière interchangeable pour signifier la même chose). Il a parlé de sa chair et de ses os. L’épitre aux Hébreux parle de sa chair et de son sang. Dans d'autres versets, Il disait avoir une âme ou un esprit.

Regardez mes mains et mes pieds, et reconnaissez que c’est bien Moi. Touchez-Moi et regardez ! Car un esprit n’a ni chair ni os. Or, vous voyez bien que J’en ai.[4]

Puisque ces enfants ont en commun la condition humaine, Lui-même l’a aussi partagée, de façon similaire.[5]

Il leur dit alors : « Mon âme est triste à en mourir. Restez ici, éveillés avec Moi. »[6]

Jésus s'écria d'une voix forte : « Père, Je remets mon esprit entre tes mains. »[7]

Ces versets montrent que Jésus possédait les éléments essentiels de l’être humain.

Jésus Lui-même a déclaré qu’Il était un homme, et d'autres ont attesté qu’Il était un homme :

Mais en réalité, vous cherchez à Me faire mourir, Moi qui, en tant qu’être humain, vous ai dit la vérité que J'ai entendue de Dieu.[8]

Ecoutez bien, Israélites, ce que j’ai à vous dire. Vous le savez tous : Jésus de Nazareth – cet homme dont Dieu vous a montré qu’Il L’approuvait en accomplissant, par son moyen, au milieu de vous des miracles, des signes et des actes extraordinaires.[9]

En effet, puisque la mort est venue à travers un homme, c'est aussi à travers un homme qu'est venue la résurrection des morts.[10]

Comme tous les êtres humains, Jésus était assujetti aux lois naturelles de la croissance et du développement humains. Il est né, il a grandi physiquement de l'enfance à l'âge adulte. Il a suivi le processus normal d'apprentissage de tous les enfants. Il a grandi en connaissance, en compréhension, en sagesse et en responsabilité comme tout être humain au fur et à mesure qu’il avance en âge. Il a progressivement grandi en puissance dans l'esprit, très probablement par les leçons qu’Il a apprises, comme l'obéissance à ses parents, par la souffrance et par d'autres expériences. Bien que les écritures ne mentionnent pas qu’Il ait été malade, on peut supposer qu'Il l’a été de temps en temps.

Et elle mit au monde son fils premier-né.[11]

Or l'enfant grandissait et se fortifiait [en esprit]. Il était rempli de sagesse et la grâce de Dieu était sur Lui.[12]

Jésus grandissait en sagesse, en taille et en grâce devant Dieu et devant les hommes.[13]

Ainsi, bien qu’étant Fils, Il a appris l'obéissance par ce qu’Il a souffert.[14]

Besoins humains, faiblesses et émotions

Jésus avait les mêmes faiblesses et les mêmes besoins physiques que tout être humain. Il a connu la faim, la soif et la fatigue. Il a connu l’épuisement et la lassitude. Une fois, Il était tellement fatigué qu’Il s’est endormi profondément dans un bateau de pêche en plein milieu d'une violente tempête.

Après avoir jeûné pendant quarante jours et quarante nuits, Il eut faim.[15]

Jésus, fatigué du voyage, était assis au bord du puits. C'était environ midi. Une femme de Samarie vint puiser de l'eau. Jésus lui dit : « Donne-Moi à boire. »[16]

Tout à coup, une grande tempête se leva sur le lac et les vagues passaient par-dessus le bateau. Pendant ce temps, Jésus dormait.[17]

Comme ils L'emmenaient, ils s’emparèrent d'un certain Simon de Cyrène, qui revenait des champs, et ils le chargèrent de la croix pour qu'il la porte derrière Jésus[18] (Il est probable que Jésus était trop faible pour porter la croix Lui-même, après les terribles coups de fouet qu’Il avait reçus.)

Jésus a éprouvé des émotions tout comme nous. Il a ressenti de la compassion. Il avait pitié de ceux qui étaient dans le besoin. Il a pleuré. Il s'est émerveillé, a été profondément ému, s'est mis en colère. Il a éprouvé de la peine. Il a prié avec ferveur, Il a ressenti de la tristesse et a connu la souffrance psychologique. Il a été parfois troublé (du mot grec tarrasso, qui signifie anxieux ou subitement surpris par un danger). Il avait des amis et Il les aimait.

A la vue des foules, Il fut rempli de compassion pour elles, car elles étaient blessées et abattues, comme des brebis qui n'ont pas de berger.[19]

En entendant cela, Jésus fut rempli d’admiration et, s’adressant à ceux qui le suivaient, Il dit : « Vraiment, Je vous l’assure : chez personne, en Israël, Je n’ai trouvé une telle foi ! » [20]

Jésus, la voyant pleurer, elle et les Juifs qui étaient venus avec elle, frémit en son esprit, et fut tout ému.[21]

Jésus pleura.[22]

Alors Il promena sur eux un regard de colère et, peiné de l'endurcissement de leur cœur, Il dit à l’homme : « Tends ta main. » Il la tendit, et sa main fut guérie.[23]

L’angoisse Le saisit, sa prière se fit de plus en plus pressante, sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient à terre.[24]

Il leur dit alors : « Mon âme est triste à en mourir. Restez ici, éveillés avec Moi. »[25]

Après avoir dit ces paroles, Jésus fut profondément troublé, et Il déclara solennellement : « En vérité, en vérité, Je vous le dis, l'un de vous Me trahira. »[26]

Maintenant mon âme est troublée. Et que dirai-Je ? Père, délivre-Moi de cette heure ? Mais c'est pour cela que Je suis venu jusqu'à cette heure.[27]

Or, Jésus aimait Marthe, sa sœur et Lazare.[28]

Comme n’importe quel être humain, Jésus est mort physiquement.

Quand Jésus eut pris le vinaigre, Il dit : « Tout est accompli. » Puis Il baissa la tête et rendit l'esprit.[29]

Jésus s'écria d'une voix forte : « Père, Je remets mon esprit entre tes mains. » Après avoir dit ces paroles, Il expira.[30]

Les gens parmi lesquels Jésus avait grandi et vécu jusqu'au début de son ministère public semblaient tous Le considérer comme un être humain normal, ce qui est évident d’après leurs réactions à son égard lorsqu’Il commença son ministère. Après avoir fait des miracles et prêché en Galilée où de grandes foules L'avaient suivi, Il se rendit dans sa ville natale de Nazareth où Il fut rejeté par ses anciens voisins et par les habitants de sa ville.

Quand Jésus eut fini de raconter ces paraboles, Il partit de là. Il retourna dans la ville où Il avait vécu. Il enseignait ses concitoyens dans leur synagogue. Son enseignement les impressionnait, si bien qu’ils disaient : D’où tient-il cette sagesse et le pouvoir d’accomplir ces miracles ?  N’est-il pas le fils du charpentier ? N’est-il pas le fils de Marie, et le frère de Jacques, de Joseph, de Simon et de Jude ! Ses sœurs ne vivent-elles pas toutes parmi nous ? D’où a-t-il reçu tout cela ?  Et voilà pourquoi ils trouvaient en Lui un obstacle à la foi. Alors Jésus leur dit : C’est seulement dans sa patrie et dans sa propre famille que l’on refuse d’honorer un prophète.  Aussi ne fit-Il là que peu de miracles, à cause de leur incrédulité.[31]

Même ses frères ne croyaient pas en Lui, bien que certains d'entre eux soient finalement devenus des croyants et des chefs de l'église – comme Jacques et Jude, et peut-être aussi ses autres frères.

En effet, les frères de Jésus eux-mêmes ne croyaient pas en Lui.[32]

Le fait que ceux qui avaient vécu avec Lui ou dans son entourage pendant la plus grande partie de sa vie se demandent d’où Il tenait la sagesse et la connaissance qui Lui permettaient de parler et de prêcher avec autant d’autorité, et qu'ils s’en étonnent, montre clairement qu’ils Le considéraient comme une personne normale ; non pas comme Dieu, ni même comme un grand maître, mais simplement comme un homme normal.

Martin Luther a fort bien exprimé la réalité de la pleine humanité de Jésus en disant : Il a mangé, bu, dormi et s’est réveillé. Il a été fatigué, triste et joyeux. Il a pleuré et Il a ri. Il a eu faim, soif et froid. Il a transpiré, parlé, travaillé, et prié.[33]

Tous les versets précédents montrent que Jésus était pleinement humain. Il était comme vous et moi en ce qui concerne notre humanité et notre nature humaine. Il a fait l’expérience de la vie comme nous, et a éprouvé les mêmes forces et faiblesses physiquement et mentalement. Il était humain dans tous les sens du terme, sauf par le péché. C’est la seule différence : Jésus n’a jamais péché.

Jésus n’a pas péché, mais Il a été tenté

Les versets suivants parlent de l'absence de péché chez Jésus.

Celui qui était innocent de tout péché, Dieu L’a condamné comme un pécheur à notre place pour que, dans l’union avec le Christ, nous soyons justes aux yeux de Dieu. »[34]

Lui qui n'a pas commis de péché et dans la bouche duquel on n’a pas trouvé de tromperie.[35]

Or, vous le savez, Jésus est apparu pour enlever nos péchés et il n'y a pas de péché en Lui.[36]

Qui de vous Me convaincra de péché ?[37]

Parce que Jésus n'a pas péché, il n'était pas nécessaire qu’Il meure pour ses propres péchés, mais par contre, Il pouvait mourir pour les péchés de l'humanité.

On peut se demander si Jésus pouvait pécher. La réponse, basée sur les Écritures, est non, Il ne pouvait pas pécher. Voici ce que nous dit la Bible à ce sujet :

1) Jésus n’a pas péché, comme le montrent les versets déjà cités.

2) Jésus a été tenté à tous égards comme nous le sommes, et par conséquent nous savons qu’Il a été réellement tenté de pécher.

En effet, nous n’avons pas un grand-prêtre incapable de compatir à nos faiblesses ; au contraire, Il a été tenté en tout point comme nous, mais sans commettre de péché.[38]

3) Jésus est Dieu et Dieu ne peut pas être tenté de faire le mal.

Que personne, lorsqu’il est tenté, ne dise : « C’est Dieu qui me tente », car Dieu ne peut pas être tenté par le mal et Il ne tente Lui-même personne.[39]

L'un des attributs de Dieu est sa sainteté, ce qui signifie qu’Il est séparé du péché. Dieu ne peut pas pécher, sinon Il ne serait pas Dieu.

Les Ecritures nous disent que Jésus était pleinement Dieu et pleinement homme. Elles nous disent aussi que Jésus a été tenté et que Dieu ne peut pas être tenté.

Si la nature humaine de Jésus avait existé indépendamment de sa nature divine, alors Il aurait été semblable à Adam et Eve quand ils ont été créés, en ce sens qu’Il aurait été exempt de péché mais théoriquement capable de pécher. Mais la nature humaine de Jésus n’a jamais existé indépendamment de sa nature divine, car les deux natures existaient en une seule personne. Un acte de péché aurait été un acte moral, ce qui, logiquement, aurait impliqué toute la personne du Christ, à la fois sa nature divine et sa nature humaine. Si tel avait été le cas, alors la nature divine de Jésus aurait péché, ce qui veut dire que Dieu avait péché, ce qui implique qu'Il ne serait pas Dieu. C’est impossible puisque cela voudrait dire que Dieu irait à l'encontre de sa propre nature, ce que Dieu ne fait pas. On peut ainsi voir que l'union des natures humaine et divine de Jésus en une personne L’empêchait de pouvoir pécher. Cependant, nous ne pouvons pas savoir exactement comment cela fonctionnait. C’est l’un de ces mystères auxquels nous sommes confrontés dans le christianisme, ce qui est n’est pas surprenant étant donné que Jésus est le seul à avoir jamais eu deux natures—la nature de Dieu et la nature de l'homme—il n'est donc pas étonnant qu’il nous soit difficile, sinon impossible, de savoir comment de telles choses ont pu s’accomplir en Lui.

J’ajouterai que tous les théologiens dont j’ai lu les ouvrages sont d’accord sur ce point précis, à savoir que Jésus n'aurait pas pu pécher. Pourtant, tous admettent que la tentation du péché était tout aussi réelle pour Jésus que pour nous, du fait qu’Il était humain et tenté à tous égards comme nous le sommes, avec la même intensité. Bien que nous ne comprenions pas tout à fait comment il peut être possible d’être tenté tout en étant incapable de pécher, nous savons d'après les Écritures que Jésus a véritablement été tenté mais qu’Il n’a pourtant jamais cédé à la tentation.

Nous sommes tous tentés de pécher, ce qui parfois entraîne un conflit intérieur intense pour y résister. Imaginez que vous soyez dans une situation financière désespérée—des factures que vous n'avez pas les moyens de payer sont exigibles, et en plus vous risquez de perdre votre maison. Cela pourrait signifier que vous vous retrouverez à la rue, ou pour le moins que vous devrez déménager, ce qui aura une incidence sur l'école où vos enfants peuvent aller, et donc sur leur éducation. Vous avez déjà du mal à joindre les deux bouts. Une occasion se présente alors de gagner beaucoup d'argent, ce qui résoudrait vos problèmes financiers présents et à venir. Toutefois, cette opportunité exige que vous péchiez par malhonnêteté. Il est facile d’imaginer le conflit intérieur qui vous oblige à choisir entre cette opportunité alléchante et la bonne décision éthique et morale, sans parler des conséquences qui ne manqueraient pas de s’ensuivre et auxquelles vous devriez faire face. Imaginons, toujours dans ce scénario hypothétique, que vous décidiez de ne pas saisir l’« occasion » et de ne pas pécher.

Même si vous aviez choisi de ne pas pécher, et que vous étiez donc « sans péché » dans ce cas, la tentation n’en était pas moins réelle. Elle était intense et demandait une très grande foi de votre part, ainsi que beaucoup de grâce et de courage spirituel pour y résister. Cet exemple peut vous donner une idée de l'expérience de la tentation telle que Jésus l’a vécue.

Il a été pleinement tenté en toutes choses comme nous le sommes, mais Il a toujours résisté et donc n’a jamais péché. Il a dû combattre chaque tentation pour résister au péché. L’attrait de la tentation auquel Il a été soumis est exactement le même que celui que nous subissons. La différence est que Jésus n'a jamais cédé à la tentation, et donc qu’Il n'a pas péché.

Le philosophe et apologiste chrétien William Lane Craig l’a expliqué de la façon suivante :

« Comment devons-nous donc comprendre la tentation du Christ ? Disons simplement qu’il n’est pas nécessaire d’être en mesure de faire quelque chose pour être tenté de le faire. ... Supposons que vous êtes dans le laboratoire d’un savant fou et que vous croyez vraiment qu’il a un véhicule permettant de voyager dans le temps. Il vous laisse avec la responsabilité de veiller sur le laboratoire et avec des instructions strictes : « Surtout, n’essayez pas de faire une sortie avec la machine à voyager dans le temps ! » Vous pourriez être tenté de faire un voyage dans le temps pendant son absence—après tout, vous pourrez revenir rapidement sans que personne ne le sache ! Peut-être devrez-vous lutter de toutes vos forces pour résister à cette tentation. En fait ce que vous ne savez pas, c’est que le scientifique est un imposteur et qu'il vous serait impossible de faire une balade dans le temps ! Mais vous avez fait le bon choix, vous avez résisté à la tentation. Vous mériteriez même qu’on vous félicite et vous avez pu sortir moralement plus fort de cette épreuve de volonté.

« Ou pour prendre un exemple plus réaliste, imaginons que vous suivez un régime et que vous êtes tenté d'aller chercher dans le réfrigérateur le gâteau au chocolat que votre femme y a laissé la veille. Vous résistez courageusement, sans savoir qu’elle a déjà mangé le gâteau au cours d’un raid nocturne et que le réfrigérateur est vide ! Ce genre d’exemple montre bien, à mon avis, que pour être tenté de faire quelque chose, il n’est pas nécessaire d’avoir vraiment la possibilité de faire ce que nous sommes tentés de faire. »[40]

Le fait qu'une armée ne puisse pas être battue n’atténue en rien l’intensité des combats. Les soldats doivent quand même se battre et souffrir pour remporter la victoire. Que Jésus n’ait pas pu pécher ne signifie pas que la bataille contre la tentation de pécher n'a pas été intense. Il a quand même dû résister à la tentation.

Il a obéi à son Père en toutes choses et n’a donc pas péché, mais cela n'a pas été facile. La Bible dit qu’« Il a appris l’obéissance par les choses qu'Il a souffertes », et le verset qui précède celui-ci nous dit qu’Il priait avec de grands cris et des larmes.

 Ainsi, au cours de sa vie sur terre, Jésus, avec de grands cris et des larmes, a présenté des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé, à cause de sa soumission à Dieu.  Bien qu’étant Fils de Dieu, il a appris l’obéissance par tout ce qu’il a souffert.  Et c’est parce qu’il a été ainsi amené à la perfection qu’il est devenu, pour tous ceux qui lui obéissent, l’auteur d’un salut éternel.[41]

Dans le jardin de Gethsémané, peu de temps avant d'être arrêté et seulement quelques heures avant d’être fouetté jusqu’au sang et crucifié, Il était en train de prier son Père, et Il est clair qu’Il était en proie à un combat intense, pour choisir de faire la volonté de son Père, en se battant contre la tentation de ne pas « boire la coupe ». Il a prié dans la souffrance.

Jésus a été terriblement tenté. Il a appris l'obéissance. Il a prié désespérément pour faire la volonté de son Père. Il ne s'est pas appuyé sur sa nature divine pour faciliter son obéissance. Au contraire, Il a dû se battre dans sa nature humaine pour affronter et surmonter toutes les tentations.

Quand on considère que Dieu le Fils a choisi de s’humilier en prenant la nature humaine, la chair humaine, et tout ce qu’implique le fait d’être humain, pour que chacun de nous puisse être pardonné de nos péchés et vivre éternellement, nous ne pouvons que L’aimer et Le remerciez de l’avoir fait. Il a donné sa vie pour nous—sa vie physique en tant qu'homme, mais aussi en quelque sorte sa vie céleste, puisqu’Il a dû y renoncer pour passer ces années sur la terre en tant qu’homme. Pour tenter une comparaison, on peut essayer d’imaginer qu’un être humain accepte de naître comme un ver de terre et de vivre comme un ver pendant un certain nombre d'années. Quelle humiliation cela représenterait et quelle épreuve de vivre la vie d’un ver tout en sachant qu’on est humain ! Peut-être cette idée permet-elle d’avoir une meilleure compréhension de son amour pour nous.

Voici comment nous savons ce que c’est que d’aimer : Jésus-Christ a donné sa vie pour nous.[42]

Voici comment l'amour de Dieu s’est manifesté envers nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que par Lui nous ayons la vie.[43]

Jésus était sans péché. Il était saint dans toutes ses pensées, dans toutes ses actions, dans ses sentiments, et Il agissait toujours dans un amour parfait envers Dieu et les hommes. Il cherchait toujours à faire la volonté de son Père, et Il y est parvenu. La manière dont Il a été capable de le faire est un mystère de la foi, mais nous savons à la lecture des Ecritures qu'il en est ainsi.

Nous avons vu dans des articles précédents que Jésus est pleinement Dieu, et dans cet article qu’Il est pleinement homme. Dans l’article suivant, nous parlerons des difficultés que les pères de l'Église ont rencontrées pour déterminer comment la divinité et l’humanité ont pu s'unir en une seule personne.


Note

Sauf indication contraire, les passages bibliques cités sont extraits de la Sainte Bible, version Segond 21, copyright © 2007 par la Société Biblique de Genève. Lorsque la Bible du Semeur, copyright ©2000 par la Société Biblique Internationale, est citée, les initiales [BDS] sont indiquées. Tous droits réservés. Avec permission.


Bibliographie

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Berkhof, Louis. Systematic Theology (Théologie systématique). Grand Rapids: Wm. B. Eerdmans Publishing Company, 1996.

Cary, Phillip. The History of Christian Theology, (Histoire de la théologie chrétienne) Lecture Series. Lectures 11, 12. Chantilly: The Teaching Company, 2008.

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Grudem, Wayne. Systematic Theology, An Introduction to Biblical Doctrine (Théologie systématique, introduction à la doctrine biblique). Grand Rapids : InterVarsity Press, 2000.

Kreeft, Peter, and Ronald K. Tacelli. Handbook of Christian Apologetics (Manuel d'apologétique chrétienne). Downers Grove: InterVarsity Press, 1994.

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Mueller, John Theodore. Christian Dogmatics, A Handbook of Doctrinal Theology for Pastors, Teachers, and Laymen (Théologie dogmatique, un manuel de théologie doctrinale pour les pasteurs, les enseignants et les laïcs). St. Louis: Concordia Publishing House, 1934.

Ott, Ludwig. Fundamentals of Catholic Dogma (Notions fondamentales du dogme catholique). Rockford: Tan Books and Publishers, Inc., 1960.

Samples, Kenneth, Without a Doubt—Answering the 20 Toughest Faith Questions (Sans aucun doute - Répondre aux 20 questions les plus difficiles sur la foi), Baker Books,1984.

Stott, John. Basic Christianity (L’essentiel du christianisme) (.Downers Grove: InterVarsity Press, 1971.

WilliamsJ. Rodman. Renewal Theology, Systematic Theology from a Charismatic Perspective (Théologie du renouveau, théologie systématique d'un point de vue charismatique).Grand Rapids : Zondervan, 1996.



[1]  Louis Berkhof, Systematic Theology. [Théologie systématique ] (Grand Rapids: Wm. B. Eerdmans Publishing Company, 1996), 319.

[2] 1Corinthiens 15:20-22

 

[3] Phillip Cary, The History of Christian Theology, Lecture Series, Lecture 11. [Histoire de la théologie chrétienne, série de conférences, conférence 11.] (Chantilly: The Teaching Company, 2008).

 

[4] Luc 24.39

 

[5] Hébreux 2.14

 

[6] Matthieu 26.8

 

[7] Luc 23.46

 

[8] Jean 8.40

 

[9] Actes 2.22 BDS

 

[10] 1Corinthiens 15.21

 

[11] Luc 2.7

 

[12] Luc 2.40

 

[13] Luc 2.52

 

[14] Hébreux 5.8

 

[15] Matthieu 4.2 BDS

 

[16] Jean 4.6-7

 

[17] Matthieu 8.24 BDS

 

[18] Luc 23.26

 

[19] Matthieu 9.36

 

[20] Matthieu 8.10 BDS

 

[21] Jean 11.33 LSG

 

[22] Jean 11.35

 

[23] Marc 3.5

 

[24] Luc 22.44 BDS

 

[25] Matthieu 26.38

 

[26] Jean 13.21

 

[27] Jean12.27

 

[28] Jean 11.5

 

[29] Jean 19.30

 

[30] Luc 23.46

 

[31] Matthieu 13.53-58 BDS

 

[32] Jean 7.5 BDS

[33] James Leo Garrett, Jr., Systematic Theology, Biblical, Historical, and Evangelical, [Théologie systématique, biblique, historique et évangélique] Vol. 1 (N. Richland Hills . BIBAL Press, 2000), 612.

[34] 2 Corinthiens 5.21 BDS

 

[35] 1 Pierre 2.22

 

[36] 1 Jean 3.5

 

[37] Jean 8.46

 

[38] Hébreux 4.15

 

[39] Jacques 1.13

 

[40] William Lane Craig, « Le Christ aurait-Il pu pécher ? »

 

[41] Hébreux 5.7-9 BDS

 

[42] 1 Jean 3.16 BDS

 

[43] 1 Jean 4.9

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