Les histoires racontées par Jésus : Le grand banquet, Luc 14.15–24

Par Peter Amsterdam

février 9, 2018

Le cadre dans lequel Jésus raconta la parabole du grand banquet était un repas de sabbat auquel Il avait été convié dans la maison d’un éminent pharisien. Au cours du repas, Il donna quelques conseils sur les invitations aux banquets, expliquant qu’on ne devrait pas seulement inviter ceux qui pouvaient rendre la pareille en invitant plus tard l'hôte à un repas. Il dit :

Si tu donnes une réception, invite des pauvres, des estropiés, des paralysés, des aveugles. Si tu fais cela, tu en seras très heureux, précisément parce que ces gens-là n’ont pas la possibilité de te rendre la pareille. Et Dieu te le revaudra lorsque les justes ressusciteront.[1]

En entendant cela, un des convives s’exclama :

« Qu’il est heureux celui qui prendra part au banquet dans le royaume de Dieu ! »[2]

En disant cela, le convive donnait à Jésus l’occasion d’exprimer son point de vue sur ce qu’on appelait le « banquet messianique » –l’interprétation juive de ce qui se produirait à la fin des temps. Le livre d’Esaïe évoque ce banquet:

Le Seigneur des armées célestes préparera lui-même pour tous les peuples là, sur cette montagne, un festin de vins vieux, et de mets succulents, des mets tout pleins de moelle arrosés de vins vieux et dûment clarifiés. Et il déchirera là, sur cette montagne, le voile de tristesse qui couvre tous les peuples, la couverture recouvrant toutes les nations. Il fera disparaître la mort à tout jamais. Et de tous les visages le Seigneur, l’Eternel, effacera les larmes, et sur toute la terre, il fera disparaître l’opprobre pesant sur son peuple. L’Eternel a parlé.[3]

Bien que ce passage fasse référence à toutes les personnes présentes au festin et à tous ceux dont le Seigneur essuiera les larmes des yeux, à l'époque de Jésus, la compréhension courante parmi le peuple juif était que ces versets excluaient les païens (les non-juifs). L'invité qui s’était exclamé : « Qu’il est heureux celui qui prendra part au banquet dans le royaume de Dieu » partait de l'hypothèse que les pharisiens seraient présents à ce banquet.[4]  Mais Jésus avait une vision différente de ceux qui s'assiéraient à la « table messianique ». Plutôt que de répondre, comme on aurait pu s’y attendre, en évoquant le respect de la loi mosaïque et en disant que ceux qui observaient la loi s’assiéraient avec Messie au banquet, Jésus leur raconta une histoire.

Luc 14.16-24

« Un jour, un homme avait organisé une grande réception. Il avait invité beaucoup de monde. Lorsque le moment du festin arriva, il envoya son serviteur dire aux invités : « Venez maintenant, tout est prêt. » Mais ceux-ci s’excusèrent tous l’un après l’autre.

Le premier lui fit dire : « J’ai acheté un champ et il faut absolument que j’aille le voir. Excuse-moi, je te prie. » Un autre dit : « Je viens d’acquérir cinq paires de bœufs, et je m’en vais les essayer. Excuse-moi, je te prie. » Un autre encore dit : « Je viens de me marier, il m’est donc impossible de venir. »

Quand le serviteur fut de retour auprès de son maître, il lui rapporta toutes les excuses qu’on lui avait données. Alors le maître de la maison se mit en colère et dit à son serviteur : « Dépêche-toi ! Va-t’en sur les places et dans les rues de la ville et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles, les paralysés... ! »

Au bout d’un moment, le serviteur vint dire : « Maître, j’ai fait ce que tu m’as dit, mais il y a encore de la place. » « Eh bien, lui dit le maître, va sur les chemins, le long des haies, fais en sorte que les gens viennent, pour que ma maison soit pleine. Une chose est sûre : pas un seul des premiers invités ne goûtera à mon festin. »[5]

À cette époque, lorsque quelqu’un organisait un banquet, une première invitation était lancée pour informer les invités de la date du festin. En réponse à cette invitation initiale, les invités disaient s’ils pourraient venir ou non, et en acceptant l’invitation, ils s’engageaient à venir. Cet engagement ferme était important, comme l'explique Kenneth Bailey:

Dans un village traditionnel du Moyen-Orient, l'hôte du banquet invite un groupe de ses amis. En fonction du nombre de personnes qui acceptent l'invitation, il décide de la quantité et du type de mets qu’il servira. Le jour du banquet, les bêtes ou les volailles sont abattues et le banquet est préparé. Une fois que tout sera prêt, le maître enverra son serviteur dans le village pour qu’il prononce la phrase classique : « Venez maintenant, tout est prêt. »[6]

Dans l’histoire de Jésus, le banquet est un grand festin, et l’hôte « a invité beaucoup de monde ». Il sait combien de personnes ont répondu à l’invitation et il s'est préparé en conséquence. Au jour convenu, le serviteur va les informer que le moment est venu de se rendre au banquet. Jusque-là, tout a l’air de se passer normalement, mais les auditeurs sont consternés d’entendre que ceux qui ont été invités à la fête refusent d'honorer l’invitation. — Mais ils s’excusèrent tous l’un après l’autre.

Tous ceux qui écoutaient la parabole comprenaient que le refus de venir était une insulte faite délibérément à l’hôte. Il était publiquement humilié aux yeux de tout le village. Les excuses avancées pour ne pas honorer leur engagement ne tiennent pas debout et sont inacceptables.

Le premier invité s’excuse en disant : « J’ai acheté un champ et il faut absolument que j’aille le voir. » Ceux qui écoutent la parabole savent que c'est un mensonge effronté. Il était impensable que quelqu’un achète une propriété sans l’avoir vue.

Bailey l’explique en ces termes:

Personne n’achète un champ au Moyen-Orient sans en connaître chaque centimètre carré sur le bout des doigts. Les sources, les puits, les murs de pierre, les arbres, les chemins, et même la pluviométrie des lieux sont parfaitement connus avant même d’entamer des discussions sur l'achat. Il ne fait aucun doute que ces éléments sont connus puisqu’ils sont soigneusement insérés dans le contrat.[7]

L’excuse donnée au serviteur de l'hôte est une insulte délibérée, bien qu’au moins le premier invité demande à être excusé.

Un autre invité donne l’excuse suivante : « Je viens d’acquérir cinq paires de bœufs, et je m’en vais les essayer. » Encore une excuse qui ne tient pas debout, car personne n’achèterait une paire de bœufs sans les avoir préalablement essayés, et encore moins cinq paires sans les examiner soigneusement. Avant d’acquérir une paire de bœufs, l’acheteur se rendait sur le terrain du vendeur, il attelait les bœufs ensemble et faisait un peu de labour. Il devrait vérifier leur force et voir s’ils pourraient labourer en étant attelés l’un à l’autre, sinon il ne les achèterait pas. Cette excuse est aussi un mensonge, qui plus est, insultante.

Le troisième invité dit qu’il a épousé une femme et donc qu’il ne peut pas venir. Sa façon même de s'excuser est offensante pour la culture de l'époque, car les hommes étaient extrêmement réticents à parler des femmes de leur famille. Il dit à l'hôte que bien que le repas ait lieu en fin d'après-midi et qu’il ne serait absent que quelques heures et serait donc de retour dans les bras de sa jeune épouse ce soir-là, il ne viendra pas, car d'autres activités sont plus importantes à ses yeux. Il ne se donne même pas la peine de demander à être excusé ; il se contente de dire qu’il ne pourra pas venir. C'est extrêmement grossier et insultant.

Le début de la parabole nous dit que l’hôte a invité beaucoup de gens au banquet, et qu’ils s'excusèrent tous l'un après l'autre... Les trois invités qui ont refusé d'assister au banquet sont représentatifs, et les auditeurs originaux auraient compris que d’autres invités qui se sont initialement engagés à venir ont, eux aussi, invoqué des excuses pour ne pas y assister. Ils auraient compris que l'homme qui organisait le festin était un homme qui avait les moyens de le faire, et qu'au moins deux des invités qui avaient décliné l’invitation étaient eux aussi suffisamment aisés, puisque seules des personnes aisées auraient pu prétexter qu’elles avaient fait de gros achats.

Joël Green écrit :

Il n'aurait pas échappé aux compagnons de table de Jésus que ces invités potentiels étaient des gens riches d’un certain statut social ; leur réaction aurait pu aller du choc d’apprendre qu’un hôte nanti ait été snobé par de riches invités, à un hochement de tête entendu pour signifier qu’ils reconnaissaient le comportement des invités potentiels comme un geste calculé pour humilier cet homme.[8]

Lorsque le maître de la maison reconnaît que l’intention des invités est de lui faire honte et de l’humilier, il se met en colère à juste titre. Vu les circonstances, il pourrait répondre par des insultes verbales, ou même menacer de se venger pour punir ceux qui ont publiquement bafoué son honneur. Cependant, bien qu'il soit en colère, au lieu de se venger il réagit avec beaucoup d’élégance. Alors qu’au départ, les invités étaient du même milieu social que l’hôte, et qu’ils auraient été tenus de rendre la pareille à l’hôte en l’invitant à leur tour à une date ultérieure, l’hôte décide d’inviter des gens qui ne pourront jamais lui rendre la pareille –des pauvres, des estropiés, des aveugles et des paralysés. En formulant la parabole de cette façon, Jésus fait référence aux exclus d’Israël, les gens ordinaires qui recevaient son message avec joie.

Kenneth Bailey explique:

Ces gens sont maintenant bienvenus au banquet bien qu’ils ne soient pas dignes d'être assis avec un hôte aussi noble, et même s’il est hors de question qu’ils puissent lui rendre la pareille en l’invitant à un banquet similaire.[9]

Le maître de maison rompt avec les normes sociales. Il ne limite pas la liste de ses invités à ceux qui ont du pouvoir, des moyens ou des privilèges ; au contraire, il inclut tous ceux qui accepteront de venir à sa table. Suivant les ordres de son maître, le serviteur va sur les places et les rues de la ville chercher ceux qui sont d’un rang social inférieur et sont généralement considérés comme des marginaux. Non seulement il les invite au banquet, mais il les amène aussi.

Une fois qu’il a fait cela, il dit à son maître que le banquet n'est pas encore au complet, et qu’il y a encore de la place pour d’autres convives. Le maître lui ordonne alors d’aller en dehors de la ville pour trouver des étrangers, des gens qui ne font pas partie de sa communauté, et de les persuader de venir au banquet. Quand il lui ordonne de les persuader, cela ne signifie pas qu’ils sont forcés d’y assister. En vertu des coutumes et codes sociaux, ces étrangers sont dans l’obligation de refuser cette invitation inattendue, surtout s’ils sont d’un rang social inférieur à celui de l’hôte. Ce ne sont pas des parents, ni même des voisins de l'hôte ; ce sont des étrangers, et ils n’ont aucun moyen de lui rendre la pareille ; par conséquent d’après les règles en usage, ils doivent refuser l’invitation. Sachant cela, le serviteur doit prendre chacun d’eux par le bras et les guider doucement, pour leur montrer que l'invitation est sincère.[10]

La dernière phrase de la parabole : « Je vous le dis : aucun de ceux qui avaient été invités ne mangera de mon repas »[11]s’adressait sans doute aux pharisiens qui dînaient avec Jésus, plutôt que d’être un élément de la parabole. Le pronom « vous » dans « Je vous le dis » est au pluriel. Jusque-là dans la parabole, le maître de maison parlait au serviteur, donc si cette dernière phrase faisait partie de la parabole et s’adressait au serviteur, le pronom aurait été « tu », au singulier. C’est pourquoi de nombreux commentateurs s’accordent à dire que cette dernière phrase de Jésus s’adressait à ceux avec lesquels Il dînait.

Quel était le message que Jésus adressait aux auditeurs originaux ? Il était axé sur les invitations au banquet déclinées par un groupe, et les invitations lancées à d'autres de façon imprévue. Les excuses invoquées par les invités ont toutes pour prétexte qu’ils sont trop occupés à leurs affaires quotidiennes et à leurs relations. Ils se sont exclus en choisissant de ne pas assister au banquet. Ils ont snobé l’hôte et décliné son invitation, en donnant des raisons liées à leurs possessions et à leur famille, raisons qui rappellent certaines des raisons pour lesquelles les gens ont refusé l'invitation de Dieu tout au long des siècles.

La question posée par la parabole était : qui sera présent au banquet ? La réponse de Jésus était inattendue. Les Juifs croyaient que toute personne née d’une mère juive assisterait automatiquement au « banquet messianique » en vertu de sa judéité. Jésus faisait valoir que ceux qui supposent qu’ils seront présents au banquet de la fin des temps pourraient très bien ne pas l'être. De fait, la participation au banquet dépend de la réponse à l’invitation de Dieu.[12]

Jésus a enseigné ce concept par ses paroles et ses actes tout au long des évangiles, comme lorsqu’Il mangeait avec des percepteurs d'impôts et des pécheurs.[13] Il disait :

Je vous le déclare : beaucoup viendront de l’Orient et de l’Occident et prendront place à table auprès d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, dans le royaume des cieux. Mais ceux qui devaient hériter du royaume, ceux-là seront jetés dans les ténèbres du dehors. C’est là qu’il y aura des pleurs et d’amers regrets.[14]

Klyne Snodgrass a écrit :

Le fait que Jésus mange avec des collecteurs d’impôt et des pécheurs est une démonstration de la présence du royaume dans son ministère et du pardon offert à ceux qui l’acceptent ... Le sens de ces textes et de la parabole du banquet peut se résumer par une déclaration et une question : Dieu organise une fête. Viendrez-vous ?[15]

La participation au banquet dépend de la réponse à l'invitation. Beaucoup de gens de par le monde tiennent pour acquis qu’ils assisteront au banquet, parce qu’ils pensent avoir la bonne croyance religieuse, ou parce qu’ils appartiennent au bon groupe, parce qu’ils font des œuvres caritatives, parce qu’ils sont bien considérés par les autres, etc. Toutefois, Jésus nous enseigne dans cette parabole et ailleurs que ceux qui s’attendent à y assister ne seront pas obligatoirement là, et que beaucoup de ceux qui ne s’y attendent pas seront présents.[16] Nous n'assistons pas au banquet à nos conditions ; nous devons accepter l'invitation et l’honorer, et veiller à ne pas nous laisser distraire par les soucis de cette vie.

Le fait de se mettre à table avec l'hôte, de goûter à des mets délicieux, et de boire du bon vin en compagnie d’autres invités sont des concepts qui évoquent la joie et le bonheur de vivre. En un sens, nous sommes comme le serviteur qui sort pour inviter les autres à la table de Jésus. Notre message doit être un message de joie, de partage de son amour pour tous. Souvent, ceux qui sont accablés par les soucis et les préoccupations de la vie ne font pas attention à l’invitation ; nous devons malgré tout faire de notre mieux pour qu’ils comprennent qu’ils sont invités. Nous ne devrions pas cibler uniquement les personnes d’un rang social respectable, ceux qui sont instruits et riches, ou ceux qui pourraient nous rendre la pareille. L’invitation s'adresse à tous, y compris aux exclus de la société et à ceux avec lesquels nous pourrions ne pas nous sentir à l'aise.

Le message du royaume est la grâce. Il n’y a rien que l’on puisse faire pour mériter d’être invité au banquet. Nous sommes simplement invités, et nous devons simplement accepter l’invitation. C’est par la grâce que nous sommes sauvés. Mais chacun doit décider s’il veut recevoir la grâce, et s’il veut venir à la fête ou non.


Le grand banquet, Luc 14.15–24

15 A ces mots, l’un des convives dit à Jésus : « Qu’il est heureux celui qui prendra part au banquet dans le royaume de Dieu ! »

16 Jésus lui répondit : « Un jour, un homme avait organisé une grande réception. Il avait invité beaucoup de monde.

17 Lorsque le moment du festin arriva, il envoya son serviteur dire aux invités : « Venez maintenant, tout est prêt. »

18 Mais ceux-ci s’excusèrent tous l’un après l’autre. Le premier lui fit dire : « J’ai acheté un champ et il faut absolument que j’aille le voir. Excuse-moi, je te prie. »

19 Un autre dit : « Je viens d’acquérir cinq paires de bœufs, et je m’en vais les essayer. Excuse-moi, je te prie. »

20 Un autre encore dit : « Je viens de me marier, il m’est donc impossible de venir. »

21 Quand le serviteur fut de retour auprès de son maître, il lui rapporta toutes les excuses qu’on lui avait données. Alors le maître de la maison se mit en colère et dit à son serviteur : « Dépêche-toi ! Va-t’en sur les places et dans les rues de la ville et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles, les paralysés... ! »

22 Au bout d’un moment, le serviteur vint dire : « Maître, j’ai fait ce que tu m’as dit, mais il y a encore de la place. »

23 « Eh bien, lui dit le maître, va sur les chemins, le long des haies, fais en sorte que les gens viennent, pour que ma maison soit pleine.

24 Une chose est sûre : pas un seul des premiers invités ne goûtera à mon festin. »


NB :

 

Sauf indication contraire, les passages bibliques cités sont extraits de la Sainte Bible, version du Semeur, copyright ©2000 par la Société Biblique Internationale. L’autre version citée est la Bible en Français Courant. Tous droits réservés. Avec permission.



[1] Luc 14.13–14.

[2] Luc 14.15.

[3] Esaïe 25.6–8.

[4] Darrell L. Bock, Luke 9:51–24:53 [Luc 9.51–24.53] (Grand Rapids. Baker Academic, 1996), 1272.

[5] Luc 14.16–24.

[6] Kenneth E. Bailey, Jesus Through Middle Eastern Eyes [Jésus vu à travers le regard du Moyen-Orient] (Downers Grove. InterVarsity Press, 2008), 313.

[7] Kenneth E. Bailey, Through Peasant Eyes [A travers le regard d’un paysan] (Grand Rapids. William B. Eerdmans Publishing Company, 1980), 95.

[8] Joel B. Green, The Gospel of Luke [l’Evangile de Luc) (Grand Rapids. William B. Eerdmans Publishing Company, 1997), 560.

[9] Bailey, Jesus Through Middle Eastern Eyes [Jésus à travers le regard du Moyen-Orient], 317.

[10] Bailey, Through Peasant Eyes [A travers le regard d’un paysan], 108.

[11] BFC

 

[12] Klyne Snodgrass, Stories with Intent [Des récits pour instruire] (Grand Rapids. William B. Eerdmans Publishing Company, 2008), 314.

[13] Matthieu 9.10–12; Marc 2.15–17; Luc 5.29–32.

[14] Matthieu 8.11–12.

[15] Snodgrass, Stories with Intent [Des récits pour instruire], 314.

[16] Matthieu 7.21; Luc 10.21.

 

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