Au Cœur de la Foi : Introduction

mars 12, 2016

par Peter Amsterdam

[The Heart of it All: Introduction]

Une chose que je trouve particulièrement merveilleuse avec Jésus, c’est que son don du Salut, qui transforme notre vie, est donné gratuitement à quiconque le demande d’un cœur sincère et plein de foi. Une personne peut très bien avoir un niveau minimal de compréhension de la doctrine chrétienne, mais si le cœur a faim et cherche une relation avec Dieu, il la trouvera - clairement, certainement et gratuitement – en recevant Jésus comme Sauveur. Le salut est simple. C’est un don. On le demande, on le reçoit et on l’a. C’est formidable! 

Bien que recevoir le salut soit simple, il n’est pas aussi simple d’arriver à la pleine compréhension de la foi chrétienne. Le système de croyances chrétien, la théologie, ainsi que la compréhension de la Bible, requièrent certaines connaissances préalables. Il est important d’acquérir ces connaissances, et cela demande qu’on s’y emploie et qu’on s’y applique avec sérieux. La croissance spirituelle résulte de l’étude et de l’application de la Parole de Dieu.

Une connaissance approfondie de la doctrine chrétienne est donc une bonne chose. Et pourtant, ce n’est pas nécessaire au salut, et ce n’est pas non plus la garantie d’une relation intime avec Dieu. Quelqu’un peut connaître et aimer Jésus, son Sauveur, simplement parce qu’Il fait l’expérience de sa présence, sans pour autant comprendre tous les détails de la doctrine chrétienne. Vous pouvez croire que Jésus est le Sauveur, qu’Il est Dieu, qu’Il a vécu sur Terre, a été crucifié, est mort, a été enseveli et est ressuscité d’entre les morts, simplement parce que quelqu’un a partagé ces rudiments de la foi avec vous, ce qui vous donne une compréhension suffisante pour Le recevoir comme votre Sauveur, et vous permet d’entrer dans une relation personnelle avec Lui.

Même si vous ne comprenez pas complètement tous les pourquoi et les comment de la doctrine, vous pouvez avoir une foi solide en Dieu, et savoir qu’Il est là. Vous Lui parlez par la prière. Il vous écoute et vous répond. Vous entendez Sa voix, vous faites l’expérience de sa providence, de sa Guérison, de son amour. Vous avez un rapport personnel avec Lui, des échanges, une relation. Vous savez qu’Il est là, qu’Il est Dieu, qu’Il est vrai, pas seulement à cause du récit consigné à notre intention dans la Bible, mais parce qu’Il est une réalité dans votre vie et que vous en faites personnellement l’expérience.

Evidemment, il est très important de progresser dans votre connaissance de la Parole de Dieu, d’assimiler la doctrine et de grandir pour atteindre une maturité spirituelle en mettant en pratique ce que la Parole nous enseigne. L’expérience de Dieu est une chose merveilleuse, mais la vie spirituelle est incomplète sans la foi qui se nourrit de la connaissance de la Parole. De la même manière, la connaissance de la Bible, l’étude et la compréhension des nuances de la théologie, ne suffisent pas à elles seules. Il est indispensable de connaître l’Auteur.

Dans mon cas, j’ai ressenti l’appel de Dieu dès mon plus jeune âge. Je ne savais pas exactement comment répondre à cet appel, mais je l’ai ressenti. Lorsque je suis devenu adolescent, je n’avais toujours pas trouvé comment y répondre et je me sentais perdu. Il semblait que rien ne pouvait me satisfaire. Je me posais l’éternelle question « Pourquoi suis-je ici ? Quel est le sens de la vie ? »  Je cherchais en vain, sans trouver de réponse.

Après m’être fait expliquer l’Evangile pendant trois soirs de suite, je me dirigeais seul vers ma voiture, convaincu que je devais devenir un disciple de Jésus, tout en sachant que je ne pouvais le faire à moins d’être sauvé. C’est alors que j’ai prié pour demander à Jésus de venir dans mon cœur. J’ai immédiatement réalisé qu’un changement remarquable s’était produit en moi. La transformation que j’ai ressentie, le sentiment de libération, la clarté de vues, et surtout la paix profonde dans mon cœur – tout cela était bouleversant.  Je savais que j’avais trouvé ma destinée. J’ai eu immédiatement conscience du fait que Jésus était entré dans ma vie pour de bon et que j’étais sauvé. Je n’avais pas besoin de savoir quoi que ce soit d’autre pour comprendre qu’Il était réel, qu’Il était Dieu, qu’Il existait et qu’Il était entré dans ma vie. Aucune théologie, ni même une connaissance plus poussée de la Bible, n’était nécessaire à ce moment-là pour m’en persuader. Pour moi Il était réel, parce que j’en avais fait l’expérience. Il faisait désormais partie de ma vie et je le savais au plus profond de moi-même. Je savais qu’Il m’aimait, je ressentais son amour, et c’était tout ce dont j’avais besoin. Depuis ce jour, j’ai toujours su qu’Il était là. Il est pour moi une expérience vécue et continuelle.

Cela ne veut pas dire que je n’ai pas lu et étudié la Bible. Depuis cette époque, j’ai beaucoup lu et absorbé la Parole de Dieu, ce qui m’a fait grandir dans la foi et dans ma compréhension de Dieu, ainsi que dans ma relation avec Lui. De nos jours, du fait que les gens sont généralement bien informés et que beaucoup sont sceptiques et se posent des questions, il est souvent nécessaire de donner une explication en profondeur de la foi et du christianisme pour que les gens comprennent qu’ils ont besoin du salut et qu’ils l’acceptent. Il est utile, à bien des égards, de comprendre et d’être capable d’expliquer notre foi en détail, mais aussi d’avoir l’expérience d’une vie remplie de Jésus. Ces deux atouts réunis peuvent faire de vous un témoin convaincant, parce que votre vie manifeste les fruits de votre foi, et votre aptitude à expliquer clairement vos convictions permet de mieux répondre à ceux qui vous posent des questions.

Le fait d’avoir une connaissance et une compréhension plus profondes des vérités, des principes et des préceptes qui sont les fondements de notre foi, renforce notre foi ainsi que notre aptitude à en formuler la raison. C’est encore plus vrai dans le monde actuel, et c’est ce qui permet de « donner une réponse à ceux qui vous le demandent », et fait de vous un témoin plus convaincant.[1]

Mon intention, en rédigeant cette série d’articles « Au cœur de la foi », est de traiter de façon simple les points de doctrine les plus importants du christianisme. Les articles porteront sur les points suivants : Jésus en tant que Dieu, Jésus en tant qu’homme, la Trinité de Dieu, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, des sujets qui sont autant de fondements de la foi chrétienne. D’autres sujets fondamentaux seront également abordés.

Certains des premiers articles font référence à l’Eglise primitive, aux Pères de l’Eglise, et au christianisme des six premiers siècles. Ce sont les siècles au cours desquels a été réalisé le travail consistant à énoncer clairement les doctrines les plus importantes. Les doctrines de la Trinité, de la divinité de Jésus et de l’Incarnation – Dieu le Fils devenu homme –  qui seront traitées dans les premiers articles de cette série, sont toutes enseignées dans le Nouveau Testament, qui contient les livres de la Bible écrits à l’époque où vivaient les apôtres de Jésus. Toutefois, par la suite, durant les siècles qui ont suivi la mort des apôtres, les dirigeants de l’Eglise ont dû clarifier et préciser les doctrines exposées par les apôtres, afin de réfuter des croyances qui avaient vu le jour et qui étaient contraires aux vérités présentes dans les Ecritures.

Les paroles de Jésus, telles qu’elles ont été consignées dans les Evangiles et enseignées par ceux qui les ont entendues, contenaient des déclarations explicites sur Dieu, qui à l’époque étaient des révélations nouvelles. L’entrée de Jésus dans le monde comme Fils de Dieu et la venue du Saint-Esprit à la Pentecôte, après Son ascension au Ciel, apportaient une compréhension nouvelle de Dieu, que la lecture des Ecritures juives – qu’on appelle aujourd’hui l’Ancien Testament – ne permettait pas d’appréhender. Les Ecritures juives faisaient déjà allusion à certains de ces nouveaux concepts, mais ils restaient difficiles à saisir. Cependant, après la vie, la mort et la résurrection de Jésus, une toute nouvelle compréhension de Dieu, ainsi que de son plan du salut et de ses échanges avec les croyants, apparut.

Le fait que l’Ancien Testament faisait allusion à certaines vérités sans clairement les expliquer, que ces vérités aient commencé à devenir plus claires dans le Nouveau Testament et qu’elles aient ensuite été développées et formulées plus clairement par les Pères de l’Eglise, constitue ce que l’on appelle la révélation progressive. Dieu a expliqué les choses au fur et à mesure.

Certes, les auteurs du Nouveau Testament avaient exprimé ces concepts nouveaux, mais la tâche de les expliquer revint à ceux qui leur succédèrent au cours des siècles ultérieurs.

Tout au long de l’histoire du christianisme, la doctrine et l’interprétation de la doctrine ont joué un rôle majeur. Souvent, le développement de la doctrine a été le résultat de controverses qui ont dû être résolues par les responsables de l’Eglise. Dans les premières décennies du christianisme, quand Paul et les apôtres étaient toujours en vie, les dirigeants de l’Eglise primitive ont dû se réunir pour discuter de certaines questions et régler des désaccords qui entraînaient des divisions.

Quelques hommes venus de Judée arrivèrent à Antioche. Ils enseignaient les frères, en disant: « Si vous ne vous faites pas circoncire comme Moïse l'a prescrit, vous ne pouvez pas être sauvés. » Il en résulta un conflit et de vives discussions avec Paul et Barnabas. Finalement, il fut décidé que Paul et Barnabas monteraient à Jérusalem avec quelques autres frères pour parler de ce problème avec les apôtres et les responsables de l'Eglise. A leur arrivée à Jérusalem, ils furent accueillis par l'Eglise, les apôtres et les responsables; ils leur rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux. Mais quelques anciens membres du parti des pharisiens qui étaient devenus des croyants intervinrent pour soutenir qu'il fallait absolument circoncire les non-Juifs et leur ordonner d'observer la Loi de Moïse. Les apôtres et les responsables de l'Eglise se réunirent pour examiner la question. [2]

C’était un problème essentiellement théologique. Jésus avait dit que l'Evangile serait prêché aux païens. Il avait commandé à ses disciples, qui étaient tous des Juifs d'Israël, d'aller dans le monde entier et de faire des disciples parmi tous les peuples[3], ce qui impliquait de prêcher aux non-Juifs et de les convertir à la foi. Ceux qui, comme Paul, sillonnaient l'Empire romain pour prêcher l'Evangile, convertissaient un grand nombre de non-juifs sans les obliger à se conformer à la loi juive. Cependant, certains chrétiens d'origine juive étaient d’avis que les convertis devaient se plier aux injonctions de la loi mosaïque. Il existait un désaccord sur ce qui devait être exigé des croyants non-juifs. En conséquence, les responsables de l’église durent finalement se réunir pour régler cette question, tant du point de vue pratique que doctrinal. La décision alla dans le sens de la position des convertis non-juifs. (Voir le chapitre complet en Actes 15)

Des situations semblables survinrent au fil des ans, lorsque des controverses surgirent au sujet d’autres croyances chrétiennes. Pour régler ces désaccords, les dirigeants de l’Eglise, qui à l’origine portaient le nom d’évêques et qui plus tard furent appelés Pères de l’Eglise[4], se réunirent en conciles pour discuter, débattre, prier et décider quelle était la vraie croyance chrétienne basée sur les Ecritures. La plupart de ces hommes sont considérés comme des personnages importants de l’histoire de l’Eglise par tous les chrétiens, qu’ils soient de confession catholique, orthodoxe ou protestante. Les décisions de ces Pères de l’Église ont été tenues pour vraies depuis qu’elles ont été prises, entre le troisième et le septième siècle de notre ère, parce que leurs conclusions étaient fondées sur les Ecritures et sur des vérités enseignées dans la Bible.

Tout n’est pas essentiel et fondamental dans la doctrine et la théologie chrétiennes. Que Jésus est Dieu, qu’Il est mort pour nos péchés et que, par Sa mort, nous sommes sauvés, sont des doctrines fondamentales. On est tenu de croire en ces doctrines pour être chrétien. On peut être un chrétien et croire que l’Enlèvement des croyants se produira avant la Grande Détresse (ou « la Grande Tribulation ») ou, au contraire, qu’il aura lieu après la Grande Détresse, mais on ne peut pas être un chrétien si on ne croit pas que Jésus est mort pour nos péchés. Il existe donc une différence entre les doctrines qui sont des fondements du christianisme et celles qui ne le sont pas.

Voici comment William Lane Craig explique cette différence:

Imaginons notre système théologique de croyances comme une toile d’araignée : au cœur de la toile, en son centre, se trouvent des croyances, comme celle de l’existence de Dieu, qui sont absolument centrales à l’ensemble des croyances. Un peu plus loin du centre, on trouverait la divinité du Christ et sa résurrection d’entre les morts. Encore un peu plus loin se situerait peut-être la théorie pénale de l'expiation, la mort expiatoire de Jésus pour nos péchés. …Maintenant, si l’on enlève une de ces croyances centrales, comme l’existence de Dieu ou la résurrection de Jésus, si cette partie de la toile d’araignée est arrachée, toute la toile va s’effondrer, parce que le fait d’enlever une partie du centre empêche le reste de la toile d’exister. Par contre, le fait d’ôter un des fils qui est proche de la périphérie aura certainement une répercussion sur la trame de nos croyances, mais cela ne détruira pas l’ensemble[5].

Personnellement, l'étude de ces différents aspects de la doctrine chrétienne en vue de préparer la rédaction de cette série, m'a permis de mieux apprécier l'amour et le sacrifice de Jésus, et ce qu’il Lui en a coûté d'apporter à l'humanité la possibilité du salut. Le fait d’étudier ces sujets plus en détail, ainsi que d’autres sujets que j’espère pouvoir traiter plus tard, a contribué à approfondir et renforcer ma foi et ma compréhension de Dieu. Je prie que les articles de cette série, et d’autres séries similaires, aient le même effet sur vous.

Si vous souhaitez étudier davantage ces sujets, je vous recommande de lire les livres, ou d’écouter les conférences, qui sont inventoriés dans la bibliographie générale, à la fin de chaque article. Dans de prochains articles, je prévois de traiter de l’authenticité historique de la Bible, en particulier en ce qui concerne Jésus. Si toutefois vous souhaitez en apprendre davantage sur ce sujet sans attendre, je vous suggère de lire « The Case for Christ » par Lee Strobel (Zondervan, 1998) [Traduction française « Jésus : La parole est à la défense » Editions Vida, 2001]. Ce livre aborde de nombreux sujets importants sur la personne de Jésus, d’une manière simple, facile à lire et à comprendre.

J’espère sincèrement que ces articles vous permettront d’avoir une compréhension solide et fondamentale des doctrines qui font partie des principes généralement compris et reconnus du christianisme.

Mes recherches pour préparer ces articles m’ont conduit à comparer les enseignements de théologiens des principales confessions et écoles de pensées protestantes – luthérienne, réformée (calviniste), baptiste, wesleyenne, anglicane, charismatique et arminienne, ainsi que les enseignements catholiques sur le sujet. En exposant ces doctrines, je me suis efforcé de présenter les croyances qui sont communes à tous. Tout au long des articles, vous trouverez des notes, en bas de page, renvoyant à des citations directes que je reprends dans le texte et des passages dans lesquels je paraphrase ce qu’un auteur a écrit. Lorsque je reprends une affirmation ou que j’inclus des versets de la Bible cités à l’appui d’une affirmation, j’ai effectué un contrôle croisé pour m’assurer qu’une variété de théologiens ont affirmé la même chose et cité les mêmes versets. La bibliographie à la fin de chaque article cite les livres, les articles et les conférences que j’ai utilisés pour documenter mon sujet d’étude.

 [Dans le texte original en anglais, les versets cités sont tirés de l’English Standard Version (ESV) et l’auteur précise qu’il a fait ce choix parce que cette version en langue anglaise est généralement considérée comme excellente pour une Bible d’étude, en raison de son exactitude et de son respect pour le texte original, qui sont des considérations importantes pour ces articles. L’auteur précise également que lorsqu’une autre version de la Bible a été citée, parce qu’elle semblait offrir une version plus claire d’un verset particulier, une note de bas de page l’indique.

Pour la traduction française, sauf indication contraire, toutes les citations bibliques sont extraites de La Sainte Bible, Version du Semeur, copyright © 2000 Société Biblique Internationale. Tous droits réservés. Avec permission. Les autres versions les plus fréquemment citées sont la Bible en Français Courant (BFC), la Bible Parole de Vie (PDV) et la Bible Segond 21 (SEG21).]

Je prie que cette série d’articles se révèle instructive, intéressante et utile pour vous, et qu’elle vous permette d’approfondir votre foi.


[1] 1 Pierre 3.15 : Si l'on vous demande de justifier votre espérance, soyez toujours prêts à la défendre.

[2] Actes 15.1–2, 4–6.

[3] Matthieu 28.19 : Allez donc dans le monde entier, faites des disciples parmi tous les peuples, baptisez-les au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit.

Marc 16.15 : Et il leur dit : Allez dans le monde entier, annoncez la Bonne Nouvelle à tous les hommes.

[4] On appelle cette période la période patristique, d’après le mot pater, qui signifie père en latin.

[5] William Lane Craig, “What Is Inerrancy?” (Qu’est-ce que l’inerrance?) podcast sur reasonablefaith.org.