Christianisme vivant : Introduction
mai 25, 2020
par span> Peter Amsterdam
Christianisme vivant : Introduction
[Living Christianity: The Ten Commandments—Introduction]
En tant que chrétiens, nous comprenons que les Écritures nous demandent de vivre conformément à l’enseignement de la Parole de Dieu. Nous sommes appelés à être remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelles, afin de marcher d’une manière digne du Seigneur et Lui plaire entièrement, portant du fruit dans toutes bonnes œuvres et progressant dans la connaissance de Dieu.[1] C’est une objectif noble et élevé que nous, en tant que chrétiens, voulons embrasser et à la réalisation duquel nous voulons travailler. L’appel de clairon exprimé ici est que nous appliquions notre connaissance de la sagesse et notre compréhension de Dieu à nous-mêmes et que nous portions du fruit, que nous approfondissions notre connaissance de Dieu et menions une vie digne qui a un sens et qui Lui plaît.
Une vie qui plaît à Dieu consiste à comprendre ce que Dieu enseigne dans sa Parole et à appliquer cet enseignement. Mais les complications de la vie quotidienne, la multitude de décisions auxquelles nous devons faire face, le poids des responsabilités qui nous prennent beaucoup de temps, la tentation d’aller trop vite, font qu’il est parfois difficile de plaire à Dieu et d’appliquer sa Parole. Toutefois, l’Écriture nous dit clairement qu’obéir à la Parole de Dieu est une condition essentielle pour Le suivre, ce qui est un point sur lequel Jésus a insisté lorsqu’Il a dit :
Si vous m’aimez, vous suivrez mes enseignements.[2]
Si vous obéissez à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, tout comme moi-même j’ai obéi aux commandements de mon Père et je demeure dans son amour.[3]
Comment appliquons-nous les enseignements de la Bible dans notre vie de tous les jours ? Comment savoir si nos choix sont conformes aux enseignements des Écritures ? Les choix que nous faisons reflètent notre façon de penser ; ils sont le reflet de notre morale et de nos valeurs. Dans cette série, Christianisme vivant, j’espère donner une idée de ce qu’est une vie morale et conforme aux valeurs et aux enseignements des Écritures. L’accent sera mis sur l’éthique chrétienne et sur ce que la Bible dit des choix et des décisions morales.
Il y a plusieurs façons d’aborder ce sujet, et l’approche que j’ai choisie est de prendre les Dix Commandements comme cadre de travail. Chaque commandement servira en quelque sorte de répertoire divisé en sous-répertoires. Par exemple, si nous ouvrons un répertoire pour le quatrième commandement : Honore ton père et ta mère[4], nous trouverons plusieurs subdivisions qui traitent des différents types d’autorité en plus de l’autorité parentale. Par exemple, quelle attitude les chrétiens sont-ils censés adopter envers l’autorité du gouvernement civil ? Est-il parfois légitime et juste de désobéir au gouvernement, et si oui, quand ? Quelle est la bonne attitude à adopter envers nos employeurs, nos enseignants, et les personnes qui ont une certaine autorité sur nous ?
Bien que les chrétiens ne soient pas tenus de vivre en se conformant à la loi de l’Ancien Testament, comme c’était le cas des Hébreux qui vivaient à l’époque de l’Ancien Testament, les Dix Commandements fournissent un cadre dans lequel s’inscrivent les valeurs morales et éthiques des chrétiens. L’apôtre Paul a écrit : Or tout ce qui a été consigné autrefois dans l’Écriture l’a été pour nous instruire, afin que la patience et l’encouragement qu’apporte l’Écriture produisent en nous l’espérance.[5] Ailleurs, il écrit à propos des Écritures (en faisant référence à l’Ancien Testament) que toute l’Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, réfuter, redresser et apprendre à mener une vie conforme à la volonté de Dieu. Ainsi, l’homme de Dieu se trouve parfaitement préparé et équipé pour accomplir toute œuvre bonne.[6] Bien que la loi de l’Ancien Testament ait été accomplie par la vie et la mort de Jésus[7], Paul considérait qu’elle était toujours utile pour instruire les chrétiens.
Paul a insisté sur ce point lorsqu’il a écrit :
Ne restez redevables de rien à personne, sinon de vous aimer les uns les autres. Car celui qui aime l’autre a satisfait à toutes les exigences de la Loi. En effet, des commandements comme : Tu ne commettras pas d’adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas, et tous les autres, se trouvent récapitulés en cette seule parole : Aime ton prochain comme toi-même. Celui qui aime ne cause aucun mal à son prochain. Aimer son prochain, c’est donc accomplir toute la Loi.[8]
Certes, l’amour accomplit toute la loi, mais il reste que cet amour se manifeste en s’abstenant d’être coupable de meurtre, de vol, de jalousie et en observant toutes les autres règles morales et les interdits énoncés dans les Écritures. À ce titre, nous trouvons aussi bien dans l’Ancien que dans le Nouveau Testament des conseils moraux et éthiques qui nous disent comment nous comporter dans la vie d’une manière qui plaît à Dieu.
D’après les Écritures, notre raison d’être en tant qu’êtres humains est de glorifier Dieu. J’aime la façon dont le Petit Catéchisme de Westminster le formule : La principale fin de l’homme est de glorifier Dieu et de jouir de Lui éternellement. Dans la Bible, nous lisons :
Fais revenir mes fils des pays éloignés, fais revenir mes filles des confins de la terre, oui, tous ceux qui portent mon nom et que j’ai créés pour ma gloire ... mon peuple, celui que j’ai élu. Je l’ai formé pour moi : il publiera ma gloire.[9]
Ainsi, que vous mangiez, que vous buviez, bref, quoi que ce soit que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu.[10]
Un chrétien qui glorifie Dieu peut être considéré comme quelqu’un dont le caractère est semblable à celui du Christ, qui porte des fruits pour le royaume de Dieu, qui obéit à Dieu et a une relation personnelle avec Lui.[11] L’apôtre Paul écrivait que les chrétiens doivent devenir conformes à l’image de son Fils.[12] Dans un autre passage, il écrit : Et comme nous avons porté l’image de l’homme formé de poussière, nous porterons aussi l’image de l’homme qui appartient au ciel.[13]
Quel est le fondement de la morale et de l’éthique chrétiennes ? Les Écritures nous enseignent que les valeurs morales et éthiques de la Bible se fondent sur le caractère moral de Dieu, et que nous sommes tenus d’imiter le caractère de Dieu. Dieu est bon, juste, aimant, saint, fidèle, véridique, miséricordieux et bien plus encore. Il est moralement parfait et Il se réjouit de nous voir refléter ses qualités morales.
Tout comme celui qui vous a appelés est saint, soyez saints dans tout votre comportement.[14]
Votre Père est plein de bonté. Soyez donc bons comme lui.[15]
Quant à nous, nous [l’]aimons parce qu’il nous a aimés le premier.[16]
Ne vous mentez pas les uns aux autres, car vous vous êtes dépouillés de l’homme que vous étiez autrefois avec tous ses agissements, et vous vous êtes revêtus de l’homme nouveau. Celui-ci se renouvelle pour être l’image de son Créateur afin de parvenir à la pleine connaissance.[17]
Les Écritures expriment aussi le concept que Dieu est le fondement de la morale et des critères éthiques en disant qu’Il est lumière.
Voici le message que nous avons entendu de Jésus-Christ et que nous vous annonçons : Dieu est lumière et il n’y a aucune trace de ténèbres en lui.[18]
Un auteur écrit :
La lumière ne fait pas seulement référence à l’excellence morale de Dieu. Elle fait également référence à la transmission de cette excellence et à sa révélation aux êtres humains. La lumière de l’essence de Dieu est une lumière dans laquelle nous devons marcher. [Mais si nous vivons dans la lumière, tout comme Dieu lui-même est dans la lumière, alors nous sommes en communion les uns avec les autres et, parce que Jésus, son Fils, a versé son sang, nous sommes purifiés de tout péché.] (1 Jean 1.7)
La lumière est notre guide moral. [Ta parole est comme une lampe qui guide tous mes pas, elle est une lumière éclairant mon chemin.] (Psaume 119:105). La lumière révèle le bien et le mal. [Et voici en quoi consiste sa condamnation : c’est que la lumière est venue dans le monde, mais les hommes lui ont préféré les ténèbres, parce que leurs actes sont mauvais.] (Jean 3.19). Nous ne devrions donc pas marcher pas dans les ténèbres. [Jésus parla de nouveau en public : —Je suis la lumière du monde, dit-il. Celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres : il aura la lumière de la vie. »] (Jean 8.12). [Débarrassons-nous de tout ce qui se fait dans les ténèbres, et revêtons-nous de l’armure de la lumière.] (Romains 13.12). Demeurer dans la lumière, c’est habiter avec Dieu ; habiter dans les ténèbres, c’est être séparé de Lui. Ainsi, nous avons le devoir d’être la lumière.[19]
Si nous voulons que notre vie reflète Dieu, alors nous ferons en sorte d’aligner nos pensées et notre conduite sur ce qu’Il a révélé dans les Écritures. Nous ferons ce que la Bible nous apprend à faire ; et nous ne ferons pas ce qu’elle nous dit de ne pas faire ; lorsque nous prenons des décisions qui ne font pas intervenir la morale, nous sommes libres d’exercer notre choix personnel. Je prie que cette série soit une bénédiction en vous aidant à approfondir votre compréhension de ce que les Écritures enseignent sur une conduite de vie morale et éthique, qu’elle vous donne des conseils avisés lorsque vous serez amené à faire des choix moraux, et qu’elle contribue à approfondir et améliorer votre marche avec le Seigneur.
Note :
Sauf indication contraire, tous les versets sont tirés de La Bible du Semeur. L’autre version citée est la Segond 21. Tous les droits sont réservés.
[1] Colossiens 1.9-10 S21.
[2] Jean 14.15.
[3] Jean 15.10.
[4] Exode 20.12.
[5] Romains 15.4.
[6] 2 Timothée 3.16-17.
[7] Matthieu 5.17-18.
[8] Romains 13. 8-10.
[9] Ésaïe 43.6-7, 20-21.
[10] 1 Corinthiens 10.31.
[11] Wayne Grudem, Éthique Chrétienne (Wheaton. Crossway Publishers, 2018), 107.
[12] Romains 8.29.
[13] 1 Corinthiens 15.49.
[14] 1 Pierre 1.15.
[15] Luc 6.36.
[16] 1 Jean 4.19 S21.
[17] Colossiens 3.9-10.
[18] 1 Jean 1.5.
[19] John Frame, La doctrine de la vie chrétienne (Phillipsburg: P&R Publishing, 2008), 133.