Christianisme vivant : Les Dix Commandements (Mariage et sexualité, 1ère Partie)

mars 10, 2020

par Peter Amsterdam

[Living Christianity: The Ten Commandments—Marriage and Sex, Part 1]

(Les éléments de cet article sont tirés du livre de Wayne Grudem Christian Ethics.[1])

L’étude suivante dans cette série sur l’éthique chrétienne porte sur le septième commandement, « Tu ne commettras pas d’adultère. »[2] La définition de l’adultère d’après l’American Heritage Dictionary est la suivante : « fait d’avoir volontairement des rapports sexuels avec une personne autre que son conjoint. » Dans la Bible, ce commandement est répété à maintes reprises.[3] Le mot hébreu utilisé dans l’Ancien Testament pour désigner l’adultère est na’aph, et dans le Nouveau Testament, le mot grec moicheuo a le même sens.

D’une certaine manière, ce commandement peut être considéré comme un répertoire contenant un certain nombre de sous-sujets. En plus de l’adultère, il englobe des sujets comme l’institution du mariage, le divorce et le remariage ; le célibat, la procréation, le contrôle des naissances, la stérilité et l’adoption ; et les questions d’ordre sexuel, comme les rapports sexuels avant le mariage, la fornication, l’inceste, la pornographie et l’homosexualité. Dans une série d’articles sur les thèmes du mariage et du sexe,  Christianisme Vivant abordera chacune de ces sous-thèmes.

L’éthique sexuelle du monde occidental a connu de profondes transformations au cours de la deuxième partie du 20ème siècle, ce qui s’est traduit par une évolution majeure et l’abandon des enseignements bibliques sur ce sujet. C’est ainsi que de nombreuses choses interdites dans la Bible sont désormais largement acceptées dans la société contemporaine. Au fur et à mesure que nous aborderons ces sujets, nous mettrons l’accent sur ce que la Bible enseigne. Toutefois, tous les chrétiens et toutes les confessions ne sont pas d’accord sur la façon d’interpréter les enseignements de la Bible sur le mariage et la sexualité ; par conséquent, en cas de profond désaccord entre les confessions chrétiennes, je m’efforcerai de présenter les différents points de vue.

La raison d’être du septième commandement est de protéger le mariage, sachant que la conception biblique du mariage est l’union à vie d’un homme et d’une femme. Bien que le mariage homosexuel soit reconnu dans un certain nombre de pays, dans cette étude nous mettrons l’accent sur la définition biblique du mariage.

Le premier chapitre de la Genèse déclare :

Dieu créa les hommes pour qu’ils soient son image, oui, il les créa pour qu’ils soient l’image de Dieu. Il les créa homme et femme. Dieu les bénit en disant : « Soyez féconds, multipliez-vous. »[4] 

Ensuite nous apprenons qu’Adam, l’homme que Dieu a créé, était seul. Dans le chapitre deux, nous lisons que Dieu créa Eve, la première femme, d’une des côtes d’Adam. Après quoi, Dieu dit :

C’est pourquoi un homme se séparera de son père et de sa mère et s’attachera à sa femme, et les deux ne feront plus qu’un.[5] 

Dans ces versets, nous assistons à l’instauration du mariage, la première institution humaine. C’est la seule institution qui est antérieure à la chute de l’homme dans le péché, laquelle se produit au chapitre trois de la Genèse.

La compréhension biblique du mariage est un contrat d’alliance qui dure toute la vie. Une alliance est un engagement solennel conclu entre deux parties ; dans le cas du mariage, c’est un engagement entre un mari et sa femme.

L’Éternel a été le témoin entre chacun de vous et la femme que vous avez épousée lorsque vous étiez jeune et que vous avez trahie. Elle était ta compagne, et tu avais conclu une alliance avec elle.[6]

Dans le pacte de mariage, un homme et une femme se promettent mutuellement d’être fidèles à leur mariage aussi longtemps qu’ils vivront.

Les cérémonies de mariage chrétiennes font référence à la présence de Dieu en tant que témoin des vœux de mariage du couple. Les cérémonies chrétiennes énoncent généralement quelque chose du genre « Nous sommes réunis ici devant Dieu et en présence de cette assemblée pour unir cet homme et cette femme par les liens sacrés du mariage. »

D’après les Écritures, tous les mariages, qu’ils soient chrétiens ou non, sont des alliances conclues devant Dieu. Quand Jésus parlait du mariage, il se référait au passage du livre de la Genèse qui dit que le mari et la femme ne feront plus qu’un. Ainsi, ils ne sont plus deux ; ils font un. Et d’ajouter : « Que l’homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni. »[7]Ce que Jésus voulait dire c’est que lorsqu’un couple se marie, un changement fondamental a lieu : Dieu Lui-même a uni le couple dans une union spirituelle, et « ils ne font plus qu’un ». Cela fait de chaque cérémonie de mariage une occasion sacrée, dont Dieu est témoin, que le couple croie en Dieu ou non.

Chaque mariage est le commencement d’une nouvelle famille, distincte de la famille de l’épouse et de celle de l’époux. Le livre de la Genèse dit que l’homme quittera père et mère pour s’attacher à sa femme, et ils deviendront tous deux un seul être.[8] C’est ainsi qu’une nouvelle famille est créée. Dans de nombreuses sociétés, le mariage modifie également le statut juridique du couple. Si l’un des conjoints décède, le conjoint qui survit conserve des droits de succession. Si l’un des conjoints tombe malade, l’autre a l’autorité et la responsabilité de s’occuper de celui qui est malade et de prendre des décisions d’ordre médical. S’ils ont des enfants, ils ont l’autorité et la responsabilité de les élever.

La décision de se marier est l’une des décisions les plus importantes qu’une personne est amenée à prendre dans la vie. La Bible donne son avis sur la personne qu’un croyant devrait épouser. Dans l’Ancien Testament, nous lisons que Dieu interdit au peuple juif de se marier avec des personnes qui adoraient d’autres dieux.

« Lorsque l’Éternel ton Dieu t’aura fait entrer dans le pays où tu te rends pour en prendre possession, et qu’il aura chassé devant toi de nombreuses nations... Tu ne t’uniras pas avec elles par des mariages, tu ne donneras pas tes filles à leurs fils et tu ne prendras pas leurs filles pour tes fils ; car ils détourneraient de moi tes enfants, qui iraient rendre un culte à d’autres dieux. »[9] 

Nous en avons un exemple classique en la personne du roi Salomon, qui épousa de nombreuses femmes étrangères.

En effet, lorsque Salomon fut devenu vieux, ses femmes détournèrent son cœur vers des dieux étrangers, de sorte que son cœur n’appartint plus sans réserve à l’Éternel son Dieu, à la différence de son père David.[10] 

Il y a cependant des exemples dans la Bible de non-juifs qui se convertirent au judaïsme et épousèrent des Israélites, comme Ruth.[11]

Dans le Nouveau Testament, nous trouvons cette mise en garde :

N’allez pas vous placer sous le même joug que les incroyants, d’une manière absurde. Comment, en effet, ce qui est juste pourrait-il s’associer à ce qui est mauvais ? Comment la lumière pourrait-elle s’unir à l’obscurité ?[12]

Bien que ce passage ne traite pas spécifiquement du mariage, le principe qu’il enseigne peut s’appliquer au choix d’un conjoint. Ailleurs, l’apôtre Paul a écrit :

Une femme demeure liée à son mari aussi longtemps qu’il vit ; mais si le mari vient à mourir, elle est libre de se remarier avec qui elle veut, à condition, bien entendu, que ce soit avec un chrétien.[13]

En énonçant la clause « à condition que ce soit avec un chrétien », l’apôtre Paul voulait dire qu’une veuve pouvait se remarier, mais seulement avec un autre croyant chrétien. Bien que, dans ce passage, Paul s’adresse uniquement à des veuves, dans le christianisme, il est généralement entendu que les chrétiens sont censés se marier avec d’autres croyants. Bien sûr, de nombreux chrétiens ont épousé des non-chrétiens et ont eu de merveilleux mariages, ce qui a parfois amené le conjoint qui n’était pas chrétien à se convertir.

Bien que ces déclarations du Nouveau Testament n’interdisent pas expressément le mariage entre croyants et non-croyants, elles donnent des conseils avisés sur le choix d’un époux. D’une manière générale, un chrétien qui épouse un non-croyant peut se retrouver dans l’incapacité de vivre pleinement sa foi ; en effet, pour être en phase avec son conjoint non chrétien, il peut être amené à mettre le Seigneur et sa foi davantage à l’écart. Cela peut se traduire par certaines restrictions sur son mode de vie et sa pratique de sa foi. Par exemple, cela peut faire obstacle à sa vie de dévotion, à l’éducation de leurs enfants dans la foi ; cela peut brider son hospitalité envers d’autres croyants, l’empêcher de donner la dîme, de soutenir financièrement des missionnaires ou d’être en communion avec d’autres croyants, tout cela afin de préserver la paix du ménage.

A l’inverse, si dans un mariage, le croyant pratique activement sa foi, le partenaire non croyant peut se retrouver mis à l’écart. Si le mari ou la femme non chrétien ne comprend pas l’intérêt d’étudier la Bible, de prier, de témoigner ou de se réunir avec d’autres chrétiens à l’église ou en petits groupes, alors il ou elle ne participera pas à ces activités avec son conjoint croyant. Dans ces conditions, l’unité du mariage, le lien profond qui unit les époux, peut ne pas s’épanouir comme il le devrait, du fait qu’un des partenaires sera laissé en dehors des engagements importants de l’autre personne. Dans ce cas, le mariage risque d’ être soumis à un stress important qui pourrait provoquer sa dissolution ; ou bien, le mariage peut rester intact parce que l’un des conjoints cède sur certains points, mais il se peut que les deux parties finissent par éprouver un sentiment de solitude et d’insatisfaction.

Bien entendu, tous les couples mariés ont des désaccords, des disputes et des difficultés à surmonter. Cependant, les couples chrétiens ont pour dénominateurs communs leur foi, la Bible, la prière et le Saint-Esprit, qui les unissent et peuvent les aider à surmonter leurs différends ou leur donner la grâce de les accepter avec amour. La principale différence entre un mariage chrétien et un mariage non chrétien est que Jésus est présent dans le premier et qu’Il est, espérons-le, au cœur du mariage. Lorsqu’un couple est uni en Christ, son but est de grandir dans la ressemblance au Christ grâce au mariage, et lorsqu’ils y parviennent, un solide mariage chrétien se forme.

Le christianisme appelle les conjoints à pratiquer la soumission mutuelle en tant que mari et femme et à se servir mutuellement dans l’amour. Nous sommes censés aimer notre conjoint inconditionnellement, comme le Christ nous aime, et le/la respecter pour ce qu’il/elle est. Notre mariage est notre relation terrestre la plus importante, et bien que d’autres relations soient importantes, aucune ne devrait être plus importante qu’elle. Même si, après un certain temps, les conjoints ne se sentent plus aussi « amoureux » qu’au début de leur mariage, les mariages solides durent parce que les conjoints ont pris un engagement l’un envers l’autre, en présence de Dieu, qui transcende leurs sentiments et de leurs émotions du moment.

Dans le livre de la Genèse, nous lisons que « L’Éternel Dieu dit : Il n’est pas bon que l’homme soit seul, je lui ferai une aide qui soit son vis-à-vis»[14]et c’est ainsi qu’Il créa une femme à partir d’une côte qu’il prit d’Adam. Ainsi, Dieu fit de deux personnes un seul être. Lorsqu’un couple est marié, Il fait des deux un seul être. Le mariage unit un homme et une femme si bien que les deux ne font plus qu’un. [15]


Note :

Sauf indication contraire, tous les passages bibliques cités sont extraits de la Bible du Semeur, copyright © 1992, 1999 by Biblica, Inc.® L’autre version citée est la Bible en Français Courant (BFC). Avec permission.




[1] Wayne Grudem, Ethique chrétienne (Wheaton: Crossway, 2018).

[2] Exode 20.14.

[3] Deutéronome 5.18; Matthieu 5.27, 28; Matthieu 19.18; Marc 10.19; Luc 18.20; Romains 13.9; Jacques 2.11.

[4] Genèse 1.27–28.

[5] Genèse 2.24.

[6] Malachie 2.14.

[7] Matthieu 19.6.

[8] Genèse 2.24 BFC.

[9] Deutéronome 7.1–4.

[10] 1 Rois 11.4.

[11] Ruth 1.16.

[12] 2 Corinthiens 6.14 BFC.

[13] 1 Corinthiens 7.39.

[14] Genèse 2.18

[15] Genèse 2.24.