Les histoires racontées par Jésus : Le gérant malhonnête, Luc 16.1–9
janvier 9, 2024
par span> Peter Amsterdam
Les histoires racontées par Jésus : Le gérant malhonnête, Luc 16.1–9
[The Unjust Steward]
C’est la dernière des trois paraboles qui traitent de la bonne gestion de l’argent et des possessions matérielles. La première était celle du riche insensé. La seconde, celle de l’homme riche et Lazare. Cette parabole du gérant malhonnête est considérée comme une des plus difficiles à comprendre. Il est même assez étonnant de voir le nombre d’interprétations différentes et contradictoires qui en ont été faites au cours des siècles.
Jésus raconte l’histoire d’un intendant qui gère les affaires d’un riche propriétaire terrien et qui est renvoyé par son patron lorsque celui-ci apprend qu’il est malhonnête. Le gérant agit alors au mieux de ses intérêts en continuant d’escroquer son patron. Lorsque le patron l’apprend, il fait l’éloge de son intendant.
Apparemment, la parabole enseigne que Jésus approuve, voire loue, le comportement immoral du gérant, ce qui est pour le moins troublant. D’ailleurs, au quatrième siècle de notre ère, l’empereur Julien l’Apostat, qui fut le dernier empereur romain non chrétien, prétexta cette parabole pour soutenir que Jésus avait enseigné à ses disciples à mentir et à voler.[1]
Cette parabole a fait l’objet d’interprétations très diverses. Au cours des siècles, on a expliqué que la parabole traitait de beaucoup de sujets différents, comme l’aumône aux pauvres, le bon usage de l’argent, l’avertissement d’une crise imminente, l’annulation des dettes, les lois contre l’usure, le gérant renonçant à sa commission, Jésus ironisant pour faire valoir son point de vue, l’homme riche est le « méchant » plutôt que le gérant, l’homme riche et le gérant sont tous deux des méchants, l’homme riche est stupide et se fiche pas mal que le gérant soit malhonnête, un avertissement à l’endroit d’Israël[2]. Lorsqu’on lit les différentes interprétations, certaines paraissent très farfelues et d’autres plus plausibles.
Parmi les nombreuses interprétations et explications différentes, voire contradictoires, j’en propose une qui me semble être une interprétation correcte du message de cette parabole.[3] Mais ce n’est pas la seule interprétation possible, et il se peut que vous préfériez une autre explication. En raison du grand nombre d’options, je me limiterai à celle-ci, mais vous pouvez rechercher les autres points de vue si cela vous intéresse.
Commençons par le premier verset de la parabole, qui présente les deux principaux personnages et prépare le terrain pour la suite.
Un grand propriétaire avait un gérant. On vint lui dénoncer sa conduite car il gaspillait ses biens.
Au fil du récit, nous apprenons que l’homme riche possédait de nombreuses terres qu’il louait pour un usage agricole, et qu’il employait un intendant chargé de gérer ses affaires. Quelqu’un avait rapporté au propriétaire terrien que son gérant gaspillait les biens du propriétaire. Le mot rendu par « gaspillait » est le même mot grec que celui utilisé dans la parabole du père et de ses deux fils, où il le fils cadet dilapide ses richesses pour assouvir ses plaisirs personnels. Le gérant est accusé de dilapider les biens du propriétaire.
Le maître le fit appeler et lui dit : « Qu’est-ce que j’apprends à ton sujet ? Remets-moi les comptes de ta gestion, car tu ne continueras pas à gérer mes affaires. »
Le riche propriétaire fait savoir au gérant qu’il est accusé de mauvaise gestion—on peut supposer qu’il avait profité de sa position pour se remplir les poches aux dépens du propriétaire.
Dans la Palestine du premier siècle et dans le monde antique en général, les gérants exerçaient leurs activités pour le compte de propriétaires. Ils avaient toute autorité pour conclure des affaires au nom du propriétaire, comme s’ils étaient eux-mêmes les propriétaires. Tout contrat conclu par le gérant au nom du propriétaire était légalement contraignant pour ce dernier. Avant de nommer quelqu’un gérant de ses affaires, de sa maison et de ses finances, le propriétaire devait lui faire entièrement confiance. Apparemment, l’homme riche avait eu ce niveau de confiance envers son gérant, pour finalement découvrir que celui-ci avait trahi sa confiance. Alors que l’homme riche faisait particulièrement confiance à son gérant et ne s’était pas rendu compte qu’on profitait de lui, d’autres membres de la communauté révélèrent au propriétaire les agissements du gérant.
Lorsque le propriétaire l’accuse, le gérant ne dit rien. Il ne se défend pas. Il ne demande pas qui sont ses accusateurs. Il ne nie pas. Son silence est considéré comme un aveu de culpabilité[4]. Le propriétaire le licencie sur-le-champ et lui ordonne de lui remettre les livres de comptes. Dès cet instant, l’homme n’est plus le gérant et n’a plus l’autorité légale de faire des affaires pour le compte du propriétaire. Dans les deux versets suivants, nous entendons les pensées intérieures du gérant qui évalue son employabilité future tandis qu’il va chercher les livres de comptes.
Le gérant se dit : « Que vais-je faire, puisque mon maître m’enlève la gestion de ses biens ? Travailler comme ouvrier agricole ? Je n’en ai pas la force. Me mettre à mendier ? J’en aurais honte.”
Ses perspectives ne sont pas très réjouissantes. S’il avait été l’esclave du riche propriétaire, il ne se poserait pas la question de savoir ce qu’il va faire, car cette décision reviendrait au propriétaire qui lui confierait probablement une tâche subalterne. Mais comme il n’est pas un esclave, son licenciement signifie que, très vite, tout le monde dans le village va savoir qu’il a été renvoyé de son ancien poste. Il n’est pas assez robuste pour travailler dans les champs comme ouvrier agricole ou journalier et il reconnait qu’il a trop honte pour mendier.
L’auteur Kenneth Bailey commente le monologue du gérant ainsi :
Le travail agricole implique nécessairement de bêcher le sol pour le préparer à une nouvelle culture. Les terrains en terrasses étroites et les coins en angles aigus ne peuvent pas être labourés, ils doivent être bêchés. À sa décharge, il [le gérant] envisage un instant cette telle tâche subalterne tout en admettant ses limites physiques.Il continue en disant : « J’aurais honte de mendier », ce qui n’est pas le cas de tout le monde. Outre son sens de l’honneur personnel, il sait qu’il ne remplit pas les conditions requises pour que la communauté accepte de le voir mendier (la cécité, le dos brisé, la perte d’un membre, etc.)[5]
Ses perspectives ne sont pas bonnes. Nous entendons maintenant sa pensée suivante.
« Ah ! je sais ce que je vais faire pour que des gens me reçoivent chez eux lorsque j’aurai perdu ma place. »
Il a un plan. Il va faire quelque chose qui incitera les autres à le recevoir chez eux. Être reçu « chez eux » est une expression idiomatique qui signifie obtenir un nouvel emploi auprès d’un autre propriétaire terrien. Son plan lui permettra d’obtenir un autre emploi bien que les gens sachent qu’il a été malhonnête et qu’il s’est fait renvoyer.
Il commence alors à mettre son plan à exécution.
Là-dessus, il fait venir un à un tous les débiteurs de son maître. Il dit au premier : « Combien dois-tu à mon maître ? » « Quarante hectolitres d’huile d’olive », lui répond celui-ci. « Voici ta reconnaissance de dette, lui dit le gérant, assieds-toi là, dépêche-toi et inscris vingt hectolitres. » Ensuite il dit à un autre : « Et toi, combien dois-tu ? » « Cinq cents sacs de blé. » « Prends ta reconnaissance de dette, reprend le gérant, et inscris-en quatre cents. »
Le gérant convoque individuellement les débiteurs du maître. Cela informe les auditeurs de la parabole qu’à ce stade, les seules personnes qui savent que le gérant a été renvoyé sont le propriétaire et le gérant lui-même. Apparemment, les serviteurs du propriétaire ne sont pas encore au courant, car le gérant a probablement ordonné à certains d’entre eux de convoquer les débiteurs du maître. S’ils avaient su qu’il n’était plus gérant, ils n’auraient pas exécuté ses ordres.
Les débiteurs ne le savent pas non plus, car s’ils le savaient, ils n’auraient probablement pas répondu à sa convocation et ne se seraient pas rendus à un entretien privé avec lui. Ces débiteurs n’étaient pas pauvres puisqu’ils louaient de grandes parcelles de terrain du riche propriétaire. L’un d’eux louait une olivaie et un autre un champ de blé.
À l’époque, les gens louaient et exploitaient des terres agricoles, des vergers, des vignobles et, en contrepartie, ils donnaient au propriétaire une part convenue d’avance de la récolte. Ainsi, le propriétaire n’était pas obligé de travailler la terre, mais il recevait une partie du produit de ses terres. L’un de ces hommes avait promis de donner au propriétaire quarante hectolitres d’huile d’olive provenant de la récolte, et un autre, cinq cents sacs de blé.
Le mot hébreu bath désigne une mesure d’huile qui correspond à environ 39 litres. L’un des débiteurs s’était donc engagé à donner 3 900 litres d’huile d’olive, ce qui représentait la production d’environ 150 oliviers et avait une valeur marchande d’environ 1 000 deniers. Un denier équivalait au salaire d’une journée de travail d’un ouvrier non qualifié. Un autre débiteur s’était engagé à donner au propriétaire 27 tonnes de blé provenant de la récolte, soit le rendement d’un champ de 40 hectares. La valeur d’une telle quantité de blé était d’environ 2 500 deniers[6]. Le gérant malhonnête réduisit donc de moitié la quantité d’huile due au propriétaire, soit l’équivalent de 500 deniers. Puis il réduisit d’un cinquième la valeur du blé dû au propriétaire, soit 500 deniers également. Il demanda donc à chacun d’eux de réécrire leur facture de façon à ce qu’elle indique un montant de 500 deniers inférieur à ce qu’ils devaient à l’origine, ce qui était une somme importante. Après avoir escroqué le propriétaire pour son propre bénéfice, il l’escroque à nouveau à hauteur de 1 000 deniers, cette fois-ci non pas pour en profiter lui-même, mais pour que les débiteurs aient une bonne opinion de lui et dans l’espoir qu’ils lui donnent du travail lorsqu’ils apprendront qu’il s’est fait renvoyer.
Les débiteurs repartent tout contents que le propriétaire ait été si généreux, et satisfaits du gérant auquel ils attribuent peut-être le mérite d’avoir convaincu le propriétaire de se montrer aussi généreux.
D’une certaine manière, le gérant a mis le propriétaire au pied du mur. Quand le propriétaire apprendra que le gérant a modifié le montant qui lui était dû, il aura légalement le droit de ne pas honorer le montant diminué et d’exiger que la somme totale soit payée au moment de la récolte. Le gérant ne travaillait plus pour lui et n’avait donc pas le pouvoir d’accorder une telle réduction. Toutefois, s’il annulait les factures modifiées, il perdrait tout le capital-confiance qu’il venait d’engranger auprès de ses locataires. Et si les autres villageois venaient à l’apprendre, ce qui ne manquerait pas de se produire, il perdrait également leur estime. Le gérant volait une fois de plus le propriétaire, mais il le faisait avec beaucoup d’habileté, d’une manière qui lui était profitable et qui profitait aussi au propriétaire.
L’histoire se termine par cette phrase :
Le maître admira l’habileté avec laquelle ce gérant malhonnête s’y était pris.
Ici, il est clairement dit que le gérant est malhonnête, donc il n’y a pas lieu de penser qu’il est loué pour sa bienveillance, sa probité ou son repentir. Le maître le complimente sur son habileté, autrement dit pour son intelligence et sa roublardise dans ses relations avec les gens.
Pour bien saisir le sens de la parabole, il faut comprendre certaines choses sur le caractère du riche propriétaire. Bien que certains commentateurs bibliques estiment qu’il était immoral à bien des égards, plusieurs éléments du texte semblent indiquer le contraire. Tout d’abord, quelqu’un est venu lui rapporter que son gérant était malhonnête. Cela semble indiquer que le riche propriétaire ne traitait pas mal ses locataires ; ils étaient suffisamment loyaux pour lui éviter de se faire escroquer par son gérant.
Une autre indication du type d’homme qu’était le propriétaire est le traitement qu’il réserve au gérant malhonnête. Il était tout à fait en droit de le poursuivre en justice et même de réduire sa femme et ses enfants en esclavage. Or , il se contente de le licencier.
Kenneth Bailey explique l’importance du caractère du riche propriétaire terrien dans le contexte de la parabole :
C’est quelqu’un de généreux parce qu’il renvoie le gérant sans l’envoyer en prison. En outre, il aurait pu vendre le gérant et sa famille comme esclaves pour récupérer ses pertes, mais il ne le fait pas. Sa nature généreuse l’amène à s’abstenir de prendre ces deux mesures.
Considérant la grâce extraordinaire qu’il vient de recevoir, le gérant décide de tout risquer et joue son va-tout. Il élabore sa ruse sur la base de son assurance inébranlable en la nature généreuse de son maître. Il « pèche afin que la grâce abonde ». Nous allons voir qu’il est blâmé pour ses actes et complimenté pour sa confiance en la nature généreuse de son maître.[7]
Le gérant est admiré pour son habileté. Ce qu’il a fait était condamnable et il est puni en perdant son emploi, mais il est loué pour avoir bien jugé la nature et le caractère du propriétaire et pour avoir élaboré un plan astucieux.
Ses agissements lui ont permis de faire bonne impression sur les locataires. De plus, la communauté aurait très probablement entendu parler de l’incroyable générosité du propriétaire. L’histoire des combines du gérant finirait probablement par s’ébruiter et les membres de la communauté souriraient en pensant à son plan audacieux et à l’habileté avec laquelle il l’avait mis en œuvre. Ils se seraient également rendu compte que le propriétaire aurait pu le punir et vendre sa famille, mais qu’il ne l’avait pas fait. S’il est peu probable qu’il puisse retrouver un emploi de gérant localement, à cause de sa malhonnêteté, il pourrait être engagé pour occuper un autre emploi en raison de son intelligence, ce qui était son objectif. Son plan était « gagnant » pour lui et « gagnant » pour le propriétaire, même si pour le riche propriétaire, c’était une victoire qui lui coûtait cher.
L’auteur Arland J. Hultgren donne l’explication suivante :
Le gérant qui a arrangé les choses à son avantage en faisant preuve d’une grande malhonnêteté est tellement malin et habile, que le riche propriétaire du domaine ne peut cacher son admiration. On imagine aisément quelle pourrait être sa réaction. Il se frapperait la cuisse en disant : « quelle crapule ! Je l’ai renvoyé il y a quelques jours à cause de sa mauvaise gestion. Et voilà qu’il a réussi à se faire accueillir chez mes débiteurs. Et en plus, il s’est servi de ce qui m’appartenait pour y parvenir. Il ne manque pas de culot ! Mais il est drôlement futé ! C’est un escroc, mais un escroc remarquablement intelligent ! »[8]
Cette parabole a dû fait sourire les premières personnes qui l’ont entendue, comme un film ou un livre mettant en scène un voleur dont le plan est extrêmement astucieux et complexe ferait, de nos jours, sourire de nombreux spectateurs ou lecteurs. Mais ils auraient également compris que le propriétaire était généreux et bienveillant. Au lieu de faire payer au gérant le prix de ses méfaits et de le punir en le remettant aux mains de la justice, le propriétaire use de miséricorde et sauve le gérant et sa famille par sa générosité, en payant le prix fort pour que le gérant puisse rester libre.
Une fois l’histoire terminée, Jésus ajoute en guise d’interprétation :
En effet, ceux qui vivent pour ce monde sont plus avisés dans leurs affaires avec leurs semblables que les enfants de la lumière. Et moi je vous déclare : Si vous avez de ces richesses entachées d’injustice, utilisez-les pour vous faire des amis. Ainsi, le jour où elles vous échapperont, ils vous accueilleront dans les demeures éternelles.
Dans cette conclusion difficile à comprendre, Jésus établit une comparaison entre les enfants de ce monde et les enfants de la lumière. Les enfants de ce monde, comme le gérant, sont bien plus rusés dans leurs rapports les uns avec les autres que les enfants de la lumière. Les enfants de ce monde, comme le gérant, savent tirer leur épingle du jeu dans le monde. Ils savent faire de bonnes affaires, gagner de l’argent, s’enrichir, et réussir selon les critères et les principes du monde. Ils utilisent les richesses matérielles du monde pour assurer leur avenir ici-bas[9]. Jésus propose une autre façon de faire. Il dit aux enfants de la lumière de faire preuve de sagesse, en suivant des principes différents qui sont ceux du royaume de Dieu, fondés sur la nature aimante, généreuse et compatissante de Dieu. Les enfants de lumière doivent adopter les façons de faire du royaume en agissant conformément à la volonté de Dieu et en faisant preuve d’amour et de générosité envers les autres, pour devenir riches auprès de Dieu et s’amasser ainsi des trésors dans le ciel.
Il dit aux croyants d’utiliser l’argent et les richesses matérielles de ce monde—appelées mammon dans certaines traductions, et richesses injustes dans d’autres—pour se faire des amis dans le monde. Autrement dit, « faites du bien avec votre argent, soyez généreux, partagez, donnez à ceux qui sont dans le besoin, aidez ceux que vous pouvez aider. Un jour viendra où l’argent n’aura plus aucune valeur ni aucune importance ; et ce jour-là, vous quitterez ce monde pour entrer dans le suivant. Si vous vivez selon les principes du royaume de Dieu, lorsque vous arriverez au ciel, vous serez accueillis dans votre demeure éternelle par ceux que vous avez aidés et qui étaient partis avant vous. »
Dans cette parabole, Jésus révèle une fois de plus la nature de Dieu, lequel, à l’instar du propriétaire terrien, est miséricordieux et généreux. Il nous dit que les croyants, les disciples, devraient tirer les leçons de l’histoire de ce gérant malhonnête. Bien que le gérant ait agi de façon malhonnête, il avait conscience de la nature généreuse du propriétaire et a agi en fonction de cette conscience. À plus forte raison, nous qui sommes croyants, devrions-nous être conscients de la nature bienveillante et généreuse de Dieu et, forts de cette compréhension, avoir toujours beaucoup de foi en son amour, sa compassion et sa générosité. De plus, nous devrions prendre modèle sur Lui en faisant preuve de générosité et en pardonnant aux autres.
Nous avons tous besoin d’argent pour joindre les deux bouts, pour subvenir à nos besoins et à ceux de notre famille, mais lorsque nous prenons une partie de nos bénédictions pour aider les autres, c’est un moyen de nous lier d’amitié avec eux, de leur faire savoir que Dieu les aime et qu’Il veut les bénir. Lorsque nous donnons, lorsque nous partageons nos ressources, nous reflétons la générosité de Dieu. Ce faisant, non seulement nous aidons les autres, mais nous nous amassons des trésors dans le ciel.[10] Et lorsque nous arriverons au ciel, beaucoup de ceux que nous avons aidés seront là pour nous accueillir avec joie.
Vous n’avez peut-être pas beaucoup de richesses de ce monde à partager avec les autres, mais vous avez d’abondantes richesses qui ont bien plus de valeur que l’argent. Vous avez des richesses célestes—la vérité de la Parole de Dieu, l’amour de Dieu, et vous savez comment communier et communiquer avec Lui par l’intermédiaire de Jésus. Vous n’avez peut-être pas les moyens, pour le moment, d’aider les autres financièrement, mais vous pouvez les aider en leur donnant votre temps, votre attention, votre assistance, vos prières, votre réconfort et votre amour. Vous n’avez peut-être pas de « richesses injustes », mais vous avez les trésors de la justice, la voie du salut que vous pouvez partager libéralement avec les autres. Puissions-nous partager nos bénédictions financières et spirituelles avec ceux qui en ont besoin, en sorte qu’ils en viennent à connaître notre Dieu aimant et généreux, et son merveilleux Fils, Jésus.
Le gérant malhonnête (Luc 16.1–9 BDS)
1 Jésus dit encore à ses disciples :—Un grand propriétaire avait un gérant. On vint lui dénoncer sa conduite car il gaspillait ses biens.
2 Le maître le fit appeler et lui dit : « Qu’est-ce que j’apprends à ton sujet ? Remets-moi les comptes de ta gestion, car tu ne continueras pas à gérer mes affaires. »
3 Le gérant se dit : « Que vais-je faire, puisque mon maître m’enlève la gestion de ses biens ? Travailler comme ouvrier agricole ? Je n’en ai pas la force. Me mettre à mendier ? J’en aurais honte.
4 Ah ! je sais ce que je vais faire pour que des gens me reçoivent chez eux lorsque j’aurai perdu ma place. »
5 Là-dessus, il fait venir un à un tous les débiteurs de son maître. Il dit au premier : « Combien dois-tu à mon maître ? »
6 « Quarante hectolitres d’huile d’olive », lui répond celui-ci. « Voici ta reconnaissance de dette, lui dit le gérant, assieds-toi là, dépêche-toi et inscris vingt hectolitres. »
7 Ensuite il dit à un autre : « Et toi, combien dois-tu ? » « Cinq cents sacs de blé. » « Prends ta reconnaissance de dette, reprend le gérant, et inscris-en quatre cents. »
8 Le maître admira l’habileté avec laquelle ce gérant malhonnête s’y était pris. En effet, ceux qui vivent pour ce monde sont plus avisés dans leurs affaires avec leurs semblables que les enfants de la lumière.
9 Et moi je vous déclare : Si vous avez de ces richesses entachées d’injustice, utilisez-les pour vous faire des amis. Ainsi, le jour où elles vous échapperont, ils vous accueilleront dans les demeures éternelles.
Note
Sauf indication contraire, toutes les citations bibliques sont extraites de La Sainte Bible, Version du Semeur, copyright © 2000 Société Biblique Internationale.
[1] Kenneth E. Bailey, Jesus Through Middle Eastern Eyes[Jésus à travers les yeux du Moyen-Orient](Downers Grove: InterVarsity Press, 2008), 333.
[2] Klyne Snodgrass, Stories With Intent [Récits instructifs](Grand Rapids: William B. Eerdmans, 2008), 406–409.
[3] I based this interpretation in large part, though not exclusively, on Kenneth Bailey’s book Jesus Through Middle Eastern Eyes [Jésus à travers les yeux du Moyen-Orient].
[4] Bailey, Jesus Through Middle Eastern Eyes, [Jésus à travers les yeux du Moyen-Orient]336.
[5] Ibid., 337.
[6] Joachim Jeremias, The Parables of Jesus [Les paraboles de Jésus] (New Jersey: Prentice Hall, 1954), 181.
[7] Bailey, Jesus Through Middle Eastern Eyes [Jésus à travers les yeux du Moyen-Orient], 340.
[8] Arland J. Hultgren, The Parables of Jesus [Les paraboles de Jésus] (Grand Rapids: William B. Eerdmans, 2000), 153.
[9] Snodgrass, Stories With Intent [Récits instructifs], 414.
[10] Ne vous amassez pas des richesses sur la terre où elles sont à la merci de la rouille, des mites qui rongent, ou des cambrioleurs qui percent les murs pour voler. Amassez-vous plutôt des trésors dans le ciel, où il n’y a ni rouille, ni mites qui rongent, ni cambrioleurs qui percent les murs pour voler (Matthieu 6.19–20 BDS.)