Les histoires racontées par Jésus : l’homme riche et Lazare, Luc 16.19–31
septembre 10, 2018
par span> Peter Amsterdam
Les histoires racontées par Jésus : l’homme riche et Lazare, Luc 16.19–31
[The Rich Man and Lazarus]
L’histoire de l’homme riche et de Lazare est une autre des histoires que Jésus a racontées sur l’attitude que nous devrions avoir envers les richesses et l’usage que nous faisons de ces richesses. La parabole du riche insensé (dont j’ai parlé plus tôt) et la parabole de l’intendant injuste (qui sera la prochaine de la série) traitent également des richesses. Cette parabole compare la vie de deux hommes, l’un riche, l’autre pauvre. Comme nous le verrons, la comparaison s’étend au-delà de cette vie jusque dans la suivante. Passons à la description que Jésus nous donne de l’homme riche.
Il y avait un homme riche, toujours vêtu d’habits coûteux et raffinés. Sa vie n’était chaque jour que festins et plaisirs.[1]
Cette brève description en guise d’introduction ne nous apprend pas grand-chose, mais les auditeurs originaux en auraient déduit certains éléments précis. Cet homme n’était pas seulement riche : il mettait un point d’honneur à faire étalage de sa richesse en portant des vêtements somptueux. Il s’habillait tous les jours de vêtements de couleur pourpre*, que seuls les gens très riches pouvaient se permettre d’acheter. Le procédé d’extraction de la teinture pourpre à partir du coquillage murex était exigeant en main d’œuvre, ce qui rendait le tissu pourpre très cher. Seuls la famille royale et les personnes d’un rang élevé portaient des vêtements de couleur pourpre.
* [Ndt : La version Darby traduit le verset ci-dessus par « Or il y avait un homme riche qui se vêtait de pourpre et de fin lin. »]
L’homme riche portait aussi du lin fin. Le mot grec traduit par « lin fin » désigne un linge délicat, doux, blanc et très coûteux. Le fait de porter des vêtements de lin blanc sous des habits pourpres étaient la marque d’une grande richesse. De plus, il festoyait somptueusement tous les jours, ce qui pourrait indiquer qu’il recevait des invités tous les jours, ou en tout cas très souvent, ce qui aurait été très coûteux. Ce sont des détails, ici et plus loin dans l’histoire, qui indiquent que l’homme était très riche et indolent.
Un pauvre, nommé Lazare, se tenait couché devant le portail de sa villa, le corps couvert de plaies purulentes. Il aurait bien voulu calmer sa faim avec les miettes qui tombaient de la table du riche. Les chiens mêmes venaient lécher ses plaies.[2]
Dans la tradition de concision des paraboles, les informations concernant Lazare sont également rares. Toutefois, un point qui mérite d’être souligné c’est que nous connaissons son nom. C’est la seule parabole de Jésus dans laquelle des gens sont désignés nommément. Un peu plus loin, Abraham, le père de la nation juive, est également nommé. Le nom Lazare est la forme grecque du nom hébreu Eliézer ou Eléazar, qui signifie Dieu est mon aide ou celui qui a l’appui de Dieu.
Lazare est tellement pauvre qu’il doit mendier sa nourriture. En plus il est malade, couvert de plaies purulentes, et il ne peut pas marcher. Soit il a les jambes paralysées, soit il est tellement faible et malade qu’il n’arrive plus marcher. Dans l’original grec, la phrase « couché devant son portail » est à la forme passive, ce qui signifie qu’il a dû être déposé à la porte de l’homme riche par d’autres personnes. Dans la Palestine du premier siècle de notre ère, il n’y avait pas d’agences ou de services gouvernementaux qui s’occupaient des pauvres, de sorte que ces soins étaient prodigués par la communauté ou par des personnes individuelles. L’aumône, les dons d’argent et de nourriture aux démunis, était la seule chose qui permettait aux gens comme Lazare de survivre. Lazare dépendait des autres pour le transporter quotidiennement devant le portail de l’homme riche, où il pouvait mendier, et où il espérait recevoir la nourriture qui tomberait de la table du riche.
Quand les convives étaient à table, ils rompaient un morceau de pain et s’en servaient pour prendre la nourriture du plat commun. Lorsqu’ils voulaient s'essuyer les mains au cours du repas, ils prenaient un petit morceau de pain et s’en servaient pour s’essuyer les mains, avant de le jeter sous la table. C’est cette nourriture que Lazare aurait espéré recevoir.
Chaque jour, Lazare s'asseyait à la porte de l’homme riche parce qu’il savait qu’on y faisait des festins quotidiens et qu’il pourrait assouvir sa faim pour peu qu’on lui donne un peu de la nourriture jetée au sol. Il avait envie de cette nourriture, mais il devait s’en passer, parce personne ne lui en donnait ; ou bien on lui en donnait de temps en temps, mais pas suffisamment pour qu’il soit rassasié.
Les chiens venaient lécher les plaies de Lazare. La plupart des commentateurs bibliques supposent que c’était des chiens sales et galeux qui trainaient dans la rue. Un commentateur pense qu’il pourrait s’agir des chiens de garde de la maison de l’homme riche, et que leurs lèchements auraient eu un effet bénéfique sur les plaies de Lazare.[3] Dans les deux cas, le fait d’être couvert de plaies et d’être léché par des chiens rendait Lazare rituellement impur. Et, si en fait, l’homme riche avait des chiens de garde, on peut supposer que c’étaient les chiens qui se nourrissaient des restes de repas jetés sur le sol, et non pas Lazare.
Lazare était dans un état pitoyable : il était incapable de marcher, couvert de plaies, il avait toujours faim et dépendait entièrement des autres pour se déplacer d’un endroit à un autre ; en plus, il était assis jour après jour à mendier devant le portail de l’homme riche qui, apparemment, ne faisait pas attention à lui. C’était un paria, socialement et rituellement impur.
La parabole continue :
Le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham.[4]
Auprès d’Abraham, ou au sein d'Abraham, comme c’est parfois traduit, exprimait l’état béni après la mort, comme le fait d’être à table avec les patriarches, comme on peut le lire en Matthieu 8.11:
Je vous le déclare : beaucoup viendront de l’Orient et de l’Occident et prendront place à table auprès d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, dans le royaume des cieux.[5]
Lazare, qui n’avait jamais été invité à un festin de l’homme riche, et qui aurait voulu se nourrir de ce qui tombait de la table du riche, est maintenant attablé à la place d’honneur à côté d’Abraham, le père de la foi. L’homme riche, quant à lui, connaît un sort très différent.
Le riche mourut à son tour, et on l’enterra. Du séjour des morts, où il souffrait cruellement, il leva les yeux et aperçut, très loin, Abraham, et Lazare à côté de lui. Alors il s’écria : « Abraham, mon père, aie pitié de moi ! Envoie donc Lazare, qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue, car je souffre horriblement dans ces flammes. »[6]
L’homme riche dont on ne connait pas le nom est mort et a été enterré, sans doute lors de funérailles coûteuses. Mais son sort est maintenant très différent de sa vie terrestre. Lui qui faisait bombance quotidiennement, en festoyant et en buvant du vin est maintenant celui qui a besoin d’aide et dépend des autres.
Il appelle Abraham, en veillant à l’appeler « mon père », espérant sans doute qu’en rappelant à Abraham ses origines juives cela l’obligerait d’une certaine manière à lui venir en aide.
A ce moment précis de la parabole, nous découvrons non sans surprise que l’homme riche connaissait le nom de Lazare. Apparemment, il connaissait bien Lazare qui s’asseyait tous les jours devant son portail dans le dénuement le plus complet. Pourtant, il ne manifeste aucun remords au fait qu’il a complètement négligé Lazare ; au contraire, il demande à Abraham d’envoyer Lazare pour qu’il lui rende un service.
Kenneth Bailey a parfaitement analysé la situation lorsqu’il a écrit :
La première exigence de l’homme riche est incroyable. Quand Lazare souffrait, l’homme riche ignorait Lazare. Maintenant, c’est l’homme riche qui souffre et il veut que l’on fasse quelque chose immédiatement ! Après tout, il n’est pas habitué à cela. Au lieu de s'excuser, il exige d’être servi, et en plus il veut que ce soit par l’homme qu’il a refusé d'aider alors qu’il était lui-même très riche ! Il ne voulait même pas donner à Lazare un peu des restes qu’il donnait à manger à ses chiens. C’est comme s’il avait dit: « Maintenant que Lazare se sent mieux et qu’il est debout, je voudrais bien qu’il me serve. Je ne suis pas le premier venu, et puisqu’il fait partie de la classe des serviteurs, je m’attends à ce qu’il me serve. Envoie-le ici, Abraham, et en vitesse. Contrairement à Lazare, moi, je n’ai pas l'habitude de l'inconfort ! »[7]
Il ne montre aucun signe de remords, il ne demande pas pardon, il continue à ne penser qu’à lui-même et à être imbu de sa propre importance.
Mais Abraham lui répondit : « Mon fils, souviens-toi de combien de bonnes choses tu as joui pendant ta vie, tandis que Lazare n’a connu que des malheurs. A présent, ici, c’est lui qui est consolé, tandis que toi, tu es dans les tourments. »[8]
Abraham ne lui répond pas durement ; au contraire, il l’appelle « mon fils ». Il demande à l’homme riche de réfléchir à la façon dont il a vécu et à toutes les bonnes choses dont il a joui, par opposition aux malheurs qu’a connus Lazare. Abraham lui rappelle que ce qu’il possédait ne lui appartenait pas vraiment, mais que c’était un prêt de Dieu, et qu’il était censé en faire bon usage. Maintenant que sa vie terrestre est terminée, et à cause de ses actes dans cette vie, il est tourmenté.
Quant à Lazare, il est maintenant consolé. Après avoir vécu une vie très pénible, il est maintenant délivré de ses peines et de ses tourments. Désormais, il n’est plus négligé. Il est consolé après sa mort.
Puis Abraham lui dit :
« De plus, il y a maintenant un immense abîme entre nous et vous et, même si on le voulait, on ne pourrait ni le franchir pour aller d’ici vers vous, ni le traverser pour venir de chez vous ici. ».[9]
Même si Lazare, pris de compassion, avait voulu tremper son doigt dans l’eau pour rafraîchir la langue de l’homme riche, cela n’aurait pas été possible. Lazare aurait été en droit de faire remarquer qu’il était absolument ridicule que l’homme riche demande qu’on l’envoie le soulager et le servir. Lazare n'avait-il pas souffert tous les jours devant le portail du riche sans jamais rien recevoir ? Pourtant, Lazare ne dit rien, comme c’est d’ailleurs le cas tout au long de la parabole.
L’homme riche trouve alors une nouvelle mission pour Lazare.
« Dans ce cas, dit alors le riche, je t’en conjure, père, envoie au moins Lazare dans la maison de mon père, car j’ai cinq frères ; qu’il les avertisse pour qu’ils n’aboutissent pas, eux aussi, dans ce lieu de tourments. ».[10]
Le riche, se rendant compte que la situation désastreuse dans laquelle il se trouve ne va pas changer, demande que Lazare soit envoyé en mission pour avertir ses frères. Il est conscient que le même sort les attend, probablement parce qu’ils vivent comme lui, en satisfaisant leurs plaisirs égoïstes, sans se soucier le moins du monde des gens qui sont dans le besoin.
« Tes frères ont les écrits de Moïse et des prophètes, lui répondit Abraham ; qu’ils les écoutent ! »[11]
Abraham lui répond qu’ils ont à leur disposition les cinq livres de Moïse, qu’on appelle la Torah, et les écrits des prophètes, qu’on appelle les Nevi'im en hébreu. En fait, Abraham lui dit que les écritures saintes, la Parole écrite de Dieu, sont suffisantes pour instruire ses frères à vivre dans la foi et mener une vie juste. Il ne tient qu’à eux d’écouter ces paroles, d’y obéir et de les mettre en pratique s’ils ne veulent pas finir comme leur frère qui vient de mourir.
Cette réponse ne plait pas à l’homme riche. Il a l’habitude que les gens fassent ce qu’il demande. Il se rebiffe et répond :
« Non, père Abraham, reprit l’autre. Mais si quelqu’un revient du séjour des morts et va les trouver, ils changeront. »[12]
C’est assez ironique vu qu’à ce moment-là l’homme riche voit lui-même une personne « revenue du séjour des morts »—en l’occurrence Lazare qui est à table avec Abraham—et qu’il n’a manifesté aucun signe de repentance. Pourtant, il est persuadé que si Lazare apparaît à ses frères, ils se repentiront. Abraham lui fait savoir clairement que ça n’a pas de sens.
Mais Abraham répliqua : « S’ils n’écoutent ni Moïse ni les prophètes, ils ne se laisseront pas davantage convaincre par un mort revenant à la vie ! »[13]
L’homme riche cherche à envoyer un signe à ses cinq frères. Il se dit que si Lazare, qui est mort et dont ses frères savent qu’il est mort, va les avertir, ils croiront. Les frères de l’homme riche reconnaîtraient Lazare puisque, pendant des années, ils sont passés à côté de lui quand ils entraient dans la maison de leur frère pour faire bonne chère. L’homme riche sait que ses frères ont, comme lui, ignoré Lazare, et que leur sort sera identique au sien.
Il sait aussi qu’ils ne lisent pas ou ne croient pas les paroles de Dieu. Le riche demande qu’on envoie un signe ses frères. Dans la Bible, le fait de réclamer un signe est une marque d’incrédulité, comme on peut le voir en Jean 6.30 et dans d’autres versets.[14]
Sur quoi, ils lui dirent : « Quel signe miraculeux nous feras-tu voir pour que nous puissions croire en toi ? »[15]
Bien que ce ne soit pas précisé, du fait que les paraboles ne donnent pas beaucoup de détails ni de faits historiques, il est possible que l’homme riche et ses frères aient été des sadducéens. Les sadducéens étaient l’aristocratie d’Israël et ils étaient souvent très riches. Les grands prêtres de l’époque étaient des sadducéens. L’homme riche portait des vêtements pourpres, ce qui pourrait indiquer qu’il faisait partie de l’aristocratie et donc qu’il était probablement un sadducéen, ou en tout cas, il est possible que Jésus faisait allusion aux croyances des sadducéens.
Les sadducéens ne croyaient pas que la vie continuait après la mort. Ils ne s’attendaient pas à ce qu’il y ait une vie au-delà de la vie terrestre ; pour eux, si un homme avait été prospère et heureux, s’il était mort en paix et avait été enterré honorablement, il avait eu tout ce qu’un homme pouvait espérer ici-bas.[16] Toutefois, la parabole de Jésus montre que ce n’est pas du tout le cas. L’homme riche, contrairement à ce que croyaient les sadducéens, découvre qu’il y a une vie après la mort et, qu’en fait, nos actes de notre vie terrestre ont des conséquences déterminantes sur la vie après la mort.[17]
T. W. Manson écrit :
L'homme riche pense maintenant à ses frères qui vivent exactement comme il avait vécu, qui croient ce qu'il avait cru, et se préparent ainsi à le rejoindre dans les tourments. Il demande à ce que Lazare leur soit envoyé pour leur témoigner. Leur témoigner de quoi ? De la seule chose à laquelle quelqu’un revenu d'entre les morts pourrait témoigner : du fait qu’il y a une vie après la mort et que la nature de celle-ci est basée sur le principe de rétribution. Les cinq frères encourent une punition après la mort précisément parce qu'ils n’y croient pas. .... La croyance des cinq frères est celle des sadducéens.[18]
Que les frères aient été sadducéens ou non, ce qui est clair, c’est que l’homme riche savait qu’ils n’obéissaient pas à l’enseignement de la Parole de Dieu, et qu'ils allaient finir dans le même état que lui si on ne leur envoyait pas un signe. Mais Abraham lui répond qu’aucun signe ne leur sera donné, puisqu’ils avaient la Parole de Dieu à leur disposition et que c’était suffisant. Ils connaissaient suffisamment la Torah, les écritures saintes, pour savoir ce qui, aux yeux de Dieu, constitue une conduite de vie juste et droite, et sur la façon dont on doit traiter les pauvres.
Alors, qu’est-ce que Jésus enseignait dans cette parabole ?
La plupart des gens auxquels Jésus s’adressaient auraient tout d’abord supposé que l’homme riche était béni de Dieu et que Lazare était puni ; en effet, ils auraient pensé que la prospérité était une bénédiction de Dieu et que la pauvreté était une punition de Dieu. Jésus expliquait que ce n’était pas forcément vrai. La richesse n’est pas forcément le signe qu’on a été béni par Dieu ou qu’on est une personne juste ; de même que ceux qui sont moins bien lotis, ou qui sont malades ou pauvres, ne sont pas punis ou jugés par Dieu.
Une autre chose que Jésus voulait montrer c’était que le fait d’être de la lignée d’Abraham n’était pas une condition suffisante pour éviter les tourments à l’homme riche. Dans d’autres circonstances, Jésus a expliqué que le fait d’être de la lignée physique d'Abraham n’était pas suffisant, mais qu’il fallait agir en prenant exemple sur Abraham.
« Notre père à nous, répondirent-ils, c’est Abraham. Eh bien, leur répliqua Jésus, si vous étiez vraiment des enfants d’Abraham, vous agiriez comme lui. »[19]
La parabole enseigne aussi aux riches comment ne pas se comporter. L’homme riche connaissait bien Lazare et il était au courant de ses besoins, mais il était totalement indifférent à son sort. Il n’a jamais levé le petit doigt pour lui venir en aide, même s’il était évident qu’il avait largement les moyens de le faire. C’est tellement facile de détourner le regard quand on voit un mendiant, surtout s’il a une apparence disgracieuse, comme c’est le cas dans la description frappante que Jésus fait des chiens léchant les plaies purulentes de Lazare. Au lieu de voir un être humain, créé à l'image de Dieu, une personne que Dieu aime, il est plus facile de les éviter ou de détourner le regard ; il est plus facile d’être indifférent et insensible à leur sort. En tant que chrétiens, et en tant que disciples, nous sommes censés faire preuve d’amour et de compassion quand nous sommes témoins de la misère des gens qui sont dans le besoin.
Bien que Jésus ait pris un homme riche comme mauvais exemple dans cette parabole, il n’y a en soi rien de mal à être riche. Abraham lui-même était riche. Il y a cependant un risque bien réel que les richesses aient une mauvaise influence sur nous. Cela dépend de l’importance que nous donnons à nos possessions matérielles et de l’usage que nous en faisons. Sommes-nous comme le riche insensé de Luc chapitre 12 qui projette de stocker sa récolte exceptionnelle et de la garder pour lui ? Sommes-nous esclaves de notre argent et de nos biens matériels, ou bien les utilisons-nous pour la gloire de Dieu ?
Est-ce que nous vivons dans l’indolence comme l’homme riche dans cette parabole, ou est-ce que nous venons en aide aux autres ? Même si nous n’avons pas beaucoup d’argent à donner, faisons-nous notre possible pour aider ceux qui en ont besoin, par exemple en leur donnant un peu de notre temps, de notre attention ou en les aidant d’une manière ou d’une autre pour répondre à leurs besoins ? Quelle est notre attitude envers les pauvres et les nécessiteux ? Sommes-nous indifférents ? Est-ce que nous les regardons de haut ? Est-ce que nous les jugeons en nous disant qu’ils méritent d’être dans la situation où ils se trouvent ? Ou bien faisons-nous preuve de compassion, de bienveillance et d’attention ?
La parabole est aussi un avertissement contre le fait d’ignorer ou de rejeter la Parole de Dieu. L’homme riche ne croyait en rien, ou bien sa croyance était erronée. Il savait que ses frères étaient comme lui. Il demanda qu’on leur envoie un signe, mais Abraham lui dit qu’aucun signe ne leur serait donné puisqu’ils avaient la Parole de Dieu à leur disposition. Dieu tenait l’homme riche responsable puisqu’il avait la Parole de Dieu à sa disposition, mais qu’il ne se conformait pas son enseignement, comme en témoigne le fait qu'il ne traitait pas les pauvres comme l’exigent les Écritures saintes.
La façon dont nous menons notre vie a des répercussions sur notre futur éternel. Nos actions, ou notre inaction, ont des répercussions non seulement sur notre vie aujourd’hui, mais aussi sur notre vie éternelle. Nous devrions être vigilants et faire attention aux choix que nous faisons, à notre mode de vie, à l’usage que nous faisons de notre argent et de nos biens matériels, et à la façon dont nous traitons les gens qui sont dans le besoin. La somme de nos décisions, de nos choix et de nos actes fait non seulement de nous ce que nous sommes aujourd’hui, mais détermine aussi notre futur dans l’au-delà.
En tant que chrétiens, en tant que disciples, une autre leçon que nous devrions tirer de cette parabole est que nous sommes entourés par beaucoup de gens qui, comme l’homme riche, ne croient pas ou ne savent pas qu’il y a une vie après la vie. Ils ne comprennent peut-être pas que le fait de croire en la Parole de Dieu et de recevoir le salut par son Fils Jésus transformera leur vie maintenant et pour l'éternité. Nous avons le devoir de partager la vérité et nos richesses spirituelles avec eux. Nous ne devrions pas nous comporter comme l’homme riche de la parabole, c’est-à-dire être contents d’avoir des richesses spirituelles, la richesse du ciel, et d’ignorer les « Lazare » de ce monde qui sont dans le besoin, matériellement ou spirituellement.
Que nous ayons ou non beaucoup d’argent ou de biens matériels à partager avec ceux qui sont dans le besoin, en tant que chrétiens, chacun de nous possède la chose la plus précieuse au monde—la vie éternelle et une relation personnelle avec celui grâce auquel cela est possible, Jésus. Il y a des multitudes de gens venus de tous horizons qui sont désespérément dans le besoin, et nous avons les richesses spirituelles de la foi, du salut, et de l’immense amour de Dieu à partager avec eux. Faisons tout notre possible pour leur apporter réconfort et le salut, vous voulez bien ?
L’homme riche et Lazare (Luc 16.19–31)
19 —Il y avait un homme riche, toujours vêtu d’habits coûteux et raffinés. Sa vie n’était chaque jour que festins et plaisirs.
20 Un pauvre, nommé Lazare, se tenait couché devant le portail de sa villa, le corps couvert de plaies purulentes.
21 Il aurait bien voulu calmer sa faim avec les miettes qui tombaient de la table du riche. Les chiens mêmes venaient lécher ses plaies.
22 Le pauvre mourut, et les anges l’emportèrent auprès d’Abraham. Le riche mourut à son tour, et on l’enterra.
23 Du séjour des morts, où il souffrait cruellement, il leva les yeux et aperçut, très loin, Abraham, et Lazare à côté de lui.
24 Alors il s’écria : « Abraham, mon père, aie pitié de moi ! Envoie donc Lazare, qu’il trempe le bout de son doigt dans l’eau et me rafraîchisse la langue, car je souffre horriblement dans ces flammes. »
25 Mais Abraham lui répondit : « Mon fils, souviens-toi de combien de bonnes choses tu as joui pendant ta vie, tandis que Lazare n’a connu que des malheurs. A présent, ici, c’est lui qui est consolé, tandis que toi, tu es dans les tourments.
26 De plus, il y a maintenant un immense abîme entre nous et vous et, même si on le voulait, on ne pourrait ni le franchir pour aller d’ici vers vous, ni le traverser pour venir de chez vous ici. »
27 « Dans ce cas, dit alors le riche, je t’en conjure, père, envoie au moins Lazare dans la maison de mon père,
28 car j’ai cinq frères ; qu’il les avertisse pour qu’ils n’aboutissent pas, eux aussi, dans ce lieu de tourments. »
29 « Tes frères ont les écrits de Moïse et des prophètes, lui répondit Abraham ; qu’ils les écoutent ! »
30 « Non, père Abraham, reprit l’autre. Mais si quelqu’un revient du séjour des morts et va les trouver, ils changeront. »
31 Mais Abraham répliqua :
« S’ils n’écoutent ni Moïse ni les prophètes, ils ne se laisseront pas davantage convaincre par un mort revenant à la vie ! »
Note
Sauf indication contraire, les passages bibliques cités sont extraits de la Sainte Bible, version du Semeur, copyright ©2000 par la Société Biblique Internationale. Tous droits réservés. Avec permission
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[1] Luc 6.19.
[2] Luc 16.20–21.
[3] Bailey, Kenneth E. Jesus Through Middle Eastern Eyes [Jésus à travers les yeux du Moyen-Orient]. (Downers Grove. InterVarsity Press, 2008), 385.
Les chiens lèchent leurs propres blessures. Ils lèchent les gens en signe d'affection. Mais qui plus est, de récentes études ont montré que la salive contient des antibiotiques peptidiques endogènes qui favorisent la guérison. La salive d'un chien contient de tels antibiotiques peptidiques, et les anciens avaient découvert que lorsqu’un chien léchait des blessures, elles guérissaient plus rapidement. En 1994, le professeur Lawrence Stager de l’Université d’Harvard a découvert les restes de plus de 1 300 chiens enterrés dans l’antique cité d’Ashkelon. Ces tombes datent du Vème au IIIème siècle av. J.-C., époque à laquelle Ashkelon était gouvernée par les Phéniciens. Ces animaux étaient probablement liés à un culte de guérison phénicien. Selon toute vraisemblance, ces chiens avaient été dressés à lécher les plaies ou les blessures, ce qui donnait lieu au paiement d’une redevance à leurs propriétaires. Cela pourrait expliquer le contexte de Deutéronome 23.18, qui interdit au fidèle d’apporter « le prix d'un chien » dans la maison du Seigneur.
[4] Luc 16.22.
[5] Matthieu 8.11.
[6] Luc 16.22–24.
[7] Bailey, Jésus à travers les yeux du Moyen-Orient, 388.
[8] Luc 16.25.
[9] Luc 16.26.
[10] Luc 16.27–28.
[11] Luc 16.29.
[12] Luc 16.30.
[13] Luc 16.31.
[14] « Ces gens de notre temps qui sont mauvais et infidèles à Dieu réclament un signe miraculeux ! Un signe... il ne leur en sera pas accordé d’autre que celui de Jonas. Là-dessus, il les quitta et partit de là. » (Matthieu 16.4).
Des pharisiens arrivèrent et engagèrent une discussion avec lui. Ils lui demandaient de leur faire voir un signe miraculeux qui viendrait du ciel : ils lui tendaient un piège. (Marc 8.11).
D’autres, pour lui tendre un piège, lui réclamaient un signe venant du ciel. (Luc 11.16).
Là-dessus, les gens lui dirent : « Quel signe miraculeux peux-tu nous montrer pour prouver que tu as le droit d’agir ainsi ? Démolissez ce Temple, leur répondit Jésus, et en trois jours, je le relèverai. » (Jean 2.18–19).
[15] Jean 6.30.
[16] T. W. Manson, The Sayings of Jesus [Les Paroles de Jésus]. (Grand Rapids: William B. Eerdmans’ Publishing Company, 1979), 299.
[17] Manson, Paroles de Jésus, 300.
[18] Manson, Paroles de Jésus, 300–301.
[19] Jean 8.39.